L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, et l'ancien-chef de la Sûreté de la wilaya d'Alger, Noureddine Berachedi, ont été condamnés, hier matin, à quatre ans de prison ferme, assortie d'une amende de 100 000 DA chacun, par le tribunal de Blida. Ce verdict intervient après deux jours d'un procès-marathon conduit par le juge chargé de cette affaire reportée successivement à cinq reprises à cause de la pandémie de coronavirus. À l'ouverture du procès jeudi matin, le juge en question a indiqué que toutes les conditions sanitaires étaient réunies et respectées pour tenir ce procès, et ce, malgré l'insistance de la défense de reporter, encore une fois, l'audience de cette affaire de corruption qui a également éclaboussé l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, cité comme témoin et auditionné par le juge. Lors du second jour du procès, le juge a rejeté la requête de l'ancien chef de Sûreté urbaine à Kouba, Anzar Saïd, qui voulait se constituer partie civile, et ce, pour avoir été victime, en 2012, de chantage et de pressions de la part de Berachedi. Cet officier avait été condamné à six années de prison ferme, puis à trois années après appel à la Cour de Blida. Du coup, Anzar Saïd avait sollicité du tribunal un dédommagement de 10 milliards de centimes pour le préjudice causé. Lors des auditions, M. Berachedi a rejeté en bloc les accusations retenues contre lui, expliquant qu'en vertu de la loi, une demande lui a été signifiée par le DGSN lui commandant de lui remettre une liste nominative d'un immeuble situé à Hydra (Alger), propriété du dénommé Kamel Chikhi, dit El-Bouchi. Quant à M. Hamel, il a nié avoir demandé à M. Berachedi de lui remettre cette liste nominative, tout en précisant avoir informé M. Louh de rouvrir un dossier bloqué, depuis plusieurs mois, et relatif au blanchiment d'argent. Ce à quoi, M. Hamel charge l'ex-commandant de la Gendarmerie nationale Ghali Beleksir qui, selon lui, "avait usé de son influence pour accaparer le dossier". De son côté, M. Louh a reconnu devant le juge qu'il avait été effectivement contacté par M. Hamel pour rouvrir ce dossier et qu'il avait instruit le directeur des affaires pénales pour son suivi. Pour rappel, le procureur de la République avait requis, jeudi soir, une peine de 12 années de prison ferme à l'encontre de l'ancien DGSN et de 10 années de prison ferme pour M. Berachedi, ainsi que d'une amende d'un million de dinars chacun.