Trois anciens walis de Tipasa ont été également condamnés à la prison ferme. Il s'agit de Moussa Ghalaï (12 ans), d'Abdelkader Kadi (4 ans) et de Mustapha Layadi (10 ans). Après un procès houleux qui a duré trois jours, l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a été condamné, jeudi dernier, à une peine de 12 ans de prison ferme par la chambre correctionnelle du tribunal de Boumerdès, dans l'affaire de l'octroi d'une assiette de terrain de 14 000 m2 à Megtaâ Kheira, dans la wilaya de Tipasa, au profit de la société AMC-Pharm, propriété de son fils, Chafik Hamel. La même peine a également été prononcée à l'encontre de l'ancien wali de Tipasa, Moussa Ghelaï, pour détournement de foncier agricole et trafic d'influence. D'autres peines d'emprisonnement ont touché deux anciens walis de Tipasa, Kadi Abdelkader et Mustapha Layadi. Ces derniers ont écopé de 4 à 10 ans de prison ferme, alors que le fils de l'ancien DGSN, Chafik Hamel, a été condamné à 3 ans de prison ferme. Cités dans ce dossier dès le premier jour du procès en qualité d'accusés, l'ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, et l'ancien chef de la sûreté de la wilaya de Tipasa, Salim Djaidjai, ont été condamnés respectivement à 4 ans de prison avec sursis et 3 ans de prison ferme. La juge a également prononcé, dans la même affaire, une peine de 5 ans de prison ferme à l'encontre de l'ex-directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa, Ali Bouamrane et 2 ans de prison ferme à l'encontre de l'ex-directeur de l'industrie et des mines de la même wilaya, Abderrezak Hadou, et Mohamed Bouamama, l'ancien conservateur foncier de Koléa et une année ferme contre l'investisseur privé Abdelhakim Zerad. Seul à avoir bénéficié d'un acquittement, l'actuel directeur général des Domaines, Djamel Khaznadji, également cité en qualité de témoin dans cette affaire qui a éclaboussé de nombreux hauts cadres de l'Etat. La veille, soit le deuxième jour du procès, le procureur de la République avait requis une peine de 15 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars, contre Abdelghani Hamel, alors poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, dont détournement de foncier agricole, trafic d'influence et abus de fonction. Le jour où le procureur prononçait son réquisitoire, la juge voulait tout savoir sur l'importance de la présence des deux anciens Premiers ministres, Noureddine Bedoui et Abdelmalek Sellal, notamment sur les contacts qu'ils auraient eus avec l'ancien DGSN. La défense insistait alors sur leur présence à ce procès pour faire éclater la vérité. En vain. D'autant que la juge revenait, à chaque fois, à la charge pour inviter les prévenus à s'en tenir aux faits et seulement aux faits. La défense, elle, ne cessait de réitérer la nécessité de poser la question à Bedoui. "Nous insistons sur sa présence et sa comparution, lui et Sellal", réclamait la défense à la juge. Quant à Hamel, il campait sur sa position en niant tous les faits qui lui sont reprochés, allant jusqu'à charger l'ancien patron de la Gendarmerie nationale, Ghali Beleksir, et accuser "des parties" pour s'être acharnées contre lui et sa famille, notamment Saïd Bouteflika, le frère cadet du président déchu, avec qui, révèle M. Hamel, les rapports s'étaient détériorés après son limogeage, en 2018, de son poste de DGSN. "J'ai été victime d'une grande campagne de dénigrement. Pourquoi la famille Hamel ? À chacun son interprétation", affirmait le prévenu à la juge. Il faut rappeler que trois principaux témoins cités dans l'affaire, en l'occurrence les deux ex-Premier ministres, Noureddine Bedoui et Abdelmalek Sellal, ainsi que Saïd Bouteflika étaient absents au procès.