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Seront-ils convoqués ?
La défense de haddad réclame la convocation de l'ex-président et DE son frère
Publié dans Liberté le 27 - 06 - 2020

Un des membres du collectif de défense de l'homme d'affaires, Me Rahmouni, a révélé que le dossier "a été instruit sur la base des SMS qu'échangeaient Ali Haddad et Saïd Bouteflika".
"Il s'agit de règlements de comptes politiques." C'est autour de cette stratégie de défense que le collectif d'avocats d'Ali Haddad, l'ancien président du Forum des chefs d'entreprise et patron de l'ETRHB, a construit ses plaidoiries. D'emblée, les avocats ont dénoncé "le fait que les preuves présentées dans l'arrêt de renvoi ne se basent que sur des approximations".
Me Rahmouni a révélé que le dossier "a été instruit sur la base des SMS qu'échangeaient Ali Haddad et Saïd Bouteflika". "Est-ce normal pour l'institution judiciaire de prendre pour preuve les 62 messages trouvés sur le téléphone portable de Haddad et les 256 appels qu'ils ont échangés ?"
Pour l'avocat, "aucun des SMS ne peut constituer une preuve puisque dans les messages, Haddad n'a jamais demandé l'intervention du frère cadet du président Bouteflika". "Le juge d'instruction s'est basé sur un SMS envoyé par Ali Haddad en mars 2019, informant Saïd Bouteflika de son arrestation à Oum Tboul", a encore révélé l'avocat.
Les autres avocats du patron de l'ETRHB se sont tous interrogés sur l'absence des Bouteflika au procès. "Aucun des autres accusés n'a dit qu'il avait octroyé des avantages à Ali Haddad parce qu'il était proche de Saïd Bouteflika", ont ajouté les avocats, demandant "la présence de l'ancien Président et de Saïd Bouteflika à la barre pour apporter leurs témoignages".
Me Khaled Bourayou a abondé dans le même sens en estimant que dans ce procès, "des griefs politiques ont été transformés en délits". "Tous ces ministres et ces hommes d'affaires ont représenté l'Algérie à l'étranger", a-t-il dit, ajoutant qu'avec leur incarcération, "a-t-on réglé pour autant les problèmes du pays ?".
Toujours à propos du rôle joué par Bouteflika dans les prises de décision, Amar Ghoul n'a pas cessé, lui et ses avocats, d'affirmer que tous les marchés de gré à gré dont avait bénéficié le groupe Haddad "ont été des instructions du président Bouteflika".
Il est à noter que les prévenus dans l'affaire du patron de l'ETRHB, éreintés par une semaine de procès inédit de par la qualité des accusés et les griefs retenus contre eux, arrivent difficilement à suivre les plaidoiries de leur défense. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal n'arrivaient pas ou, du moins, difficilement, à se concentrer, pourtant, ils font face à de graves accusations et à un lourd réquisitoire.
Les avocats de Benyounès ont dénoncé "un procès politique" où "des responsables ont été jetés en prison, pour ensuite confectionner un dossier prouvant leur culpabilité". Me Miloud Brahimi a appelé le "président de la République pour sauver, en urgence, une justice malade", ajoutant que "la construction d'une Algérie nouvelle ne pourra se faire sans une justice nouvelle".
Me Noureddine Benzaïm a révélé que lors de l'instruction de l'affaire dans laquelle son mandant est impliqué, "le juge d'instruction n'avait pas le courage de nous regarder dans les yeux, car il n'avait trouvé aucune preuve pour incarcérer Benyounès".
L'avocat a ajouté que le même juge instructeur de la Cour suprême "était obligé d'appeler pour avoir des consignes". Me Cherbal Seïf El-Islam, avocat du ministère de l'Industrie, a souligné lors de son intervention que le département qu'il défend "est devenu synonyme de la corruption".
Il a souligné que "l'ampleur de la gabegie est telle que le génie populaire l'a résumée en une phrase en lançant depuis février 2019 : vous avez pillé le pays". Les avocats de Bedda Mahdjoub, sept au total, n'ont pas hésité à dénoncer "des procès spectacles". Me Moualfi Samia affirme que "la défense ne demande qu'un procès équitable".
"Nous assistons depuis quelque temps a des procès spectaculaires, mais au fond, ce n'est que du copier-coller, avec les mêmes accusés et les mêmes accusations", a-t-elle dit, ajoutant que Mahdjoub Bedda était ministre de l'Industrie "pendant 84 jours, lors desquels, il n'a passé que 12 jours dans son bureau, donc, impossible pour lui de signer une quelconque décision d'octroi d'indus avantages à quiconque".
Me Moualfi a souligné, par ailleurs, que juste après sa nomination en tant que ministre, "Bedda a nommé de nouveaux responsables et avait engagé une guerre féroce contre une politique", allusion à celle de son prédécesseur, Abdeslam Bouchouareb, accusé dans la même affaire. Le juge Abdelaziz Boudiaf a décidé de suspendre, tard dans la nuit de jeudi, les plaidoiries pour reprendre aujourd'hui.

Mohamed MOULOUDJ


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