La démarche idéale repose par définition sur la symptomatologie de la technique de la PCR telle que recommandée par l'OMS. Face à la pénurie des tests PCR, indispensables pour la détection du virus, des épidémiologues et des immunologues recommandent le recours à l'outil de diagnostic dit rapide pour poursuivre la bataille contre la Covid-19. Le bien-fondé de la recommandation des spécialistes repose sur l'accélération de la prise en charge médicale des malades livrés aux vicissitudes des retards qui sont parfois fatales. Lors d'une rencontre scientifique de vulgarisation organisée par l'opérateur national Vital Care, les médecins ont plaidé, arguments conventionnels à l'appui, pour une démarche adaptée à la "symptomatologie" de la crise sanitaire actuelle. Il s'agit d'une solution intermédiaire qui viendra remédier, un tant soit peu, au manque "chronique" de l'outil diagnostique PCR, ainsi qu'à la faible cadence de traitement et à la lenteur de la remise des résultats. Le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie et chef de service du laboratoire central de l'EPH de Rouiba, a souligné, dans son intervention, que les autorités sanitaires sont appelées à dégager une stratégie de détection de la maladie virale en fonction de l'accélération des contagions et des moyens dont dispose chaque structure hospitalière. La démarche idéale repose par définition sur la symptomatologie de la technique de la PCR telle que recommandée par l'OMS. La démarche suivie dans les hôpitaux d'Alger ne serait pas nécessairement plausible pour l'EPH de Tamanrasset. "Les EPH à travers le territoire national disposent-ils tous des kits PCR ?", s'est-il interrogé. Le constat dressé par l'invité d'honneur de Vital Care résume, selon toute vraisemblance, la réalité de la situation des laboratoires mobilisés dans cette guerre que livrent vaillamment les soldats en blouse blanche. Force est tout de même d'admettre que de nombreux établissements sanitaires vivent au rythme du déficit "périodique" de ces kits PCR. Ce déficit pèse naturellement sur l'orientation du diagnostic. Face au flux incessant des malades conjugué à la rupture des stocks de kits PCR, les soignants sont contraints de recourir au scanner thoracique pour amorcer la prise en charge médicale et hospitalière des patients probablement infectés par le virus. Alors que les diagnostics de Covid-19 par scanner sont discutables et non spécifiques, puisque les lésions pulmonaires détectées ne sont pas systématiques de la Covid-19. Le chef de service du Laboratoire centrale de l'EPH de Rouiba expliquera que "le recours aux tests sérologiques est envisageable à défaut de la PCR. Les tests sérologiques nous aident à conforter le diagnostic à partir des signes cliniques évocateurs de la maladie invisible". Pour étayer ses propos, l'immunologue rappellera l'expérience des tests sérologiques menée à l'hôpital de Rouiba. Le Pr Djenouhat a indiqué que "plus de deux tiers des malades confirmés par la technique PCR ont été testés positifs à partir des examens sérologiques". Il importe de savoir qu'il existe deux types de tests sérologiques. Le premier dénommé "test autorisable" est représenté par le type Elisa qui est réalisé à partir d'une prise de sang. Le second désigné par "test unitaire rapide" confirme la contamination par le coronavirus par la présence des anticorps. Pour sa part, le Pr Abdelkrim Soukehal, ancien chef de service d'épidémiologie et de médecine préventive au CHU Issad-Hassani de Beni Messous, a traité, dans la communication qu'il a présentée, de la place du test rapide dans l'épidémie de Covid-19. Le conférencier a expliqué les possibilités de recourir à l'utilisation des tests de dépistage rapide. L'épidémiologiste a ainsi cité l'importance de cet outil de dépistage dans le calcul de la prévalence de l'épidémie dans une région donnée. "Il permettra d'obtenir dans les meilleurs délais des estimations des taux d'atteinte et de gravité de l'infection par le virus de la Covid-19 et, par là même, de guider la riposte et les décisions politiques de santé publique. Cela est particulièrement important dans le contexte d'un nouvel agent pathogène entraînant des symptômes respiratoires, tels que celui responsable de la Covid-19", a conclu le Pr Abdelkrim Soukehal.