Les professionnels de la Santé tirent la sonnette d'alarme quant à la propagation de la Covid-19, en Algérie. Ils attestent qu'on est bel et bien dans une situation « grave » avec la multiplication du nombre de cas, de jour en jour. Et ce, avec beaucoup d'incertitude sur l'évolution de cette pandémie. Le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie, chef de service du Laboratoire central EPH Rouïba, a affirmé que la majorité de personnes infectées consultent tardivement. « Ils arrivent aux structures de santé souvent dans un état grave avec des complications respiratoires aigües ». Ce qui explique selon lui, le taux de mortalité si élevé enregistré au mois de mars dernier atteignant les 15 % par rapport à un nombre limité des cas infectés. Intervenant hier, lors d'une rencontre scientifique avec la presse, organisée par Vital Care' (Entreprise algérienne spécialisée dans le secteur du diagnostic et du dispositif médical), à l'hôtel Lamaraz' (Kouba-Alger), le professeur a mis l'accent sur la nécessité de contrôler l'évolution de la pandémie, notamment à travers le dépistage. A défaut des tests PCR, le Pr Djenouhat a recommandé le recours aux tests unitaires rapides, comme un outil complémentaire aux tests sérologiques et radiologiques (scanner). Il a affirmé, dans ce sens, que l'Algérie ne dispose pas d'assez de moyens pour réaliser des tests PCR, en temps record, l'Institut Pasteur se trouvant souvent dépassé. Sachons que l'Algérie dispose de 21 laboratoires homologués pour faire ces tests. A titre de comparaison, l'Allemagne en compte 500. Le professeur a précisé que l'Algérie a fait seulement un peu plus de 100.000 tests, sachant que les voisins marocains ont déjà réalisé 700 000 tests, avec des outils produits localement. Les stocks s'épuisent, le personnel formé et l'Institut Pasteur sont dépassés par cette reprise « inattendue » de la Covid-19. Il est essentiel de recourir aux tests unitaires rapides pour détecter, précocement, la maladie afin d'isoler les patients infectés et de limiter ainsi la propagation de l'infection, estime le professeur. Sur la fiabilité des tests rapides, il a indiqué que selon une étude réalisée dans ses services, il s'est avéré que les 2/3 des personnes hospitalisées infectées, testés au début par des tests rapides produits localement par Vital Care', se sont avérées positif après les résultats du PCR. D'ailleurs, a-t-il précisé, les tests PCR spécifiques ne sont pas 100 % sensibles ; «15 à 30% de patients sont positifs mais ils sont testés négatifs ».