Résumé : Nadia demande à parler en privé à Samira. Elle se confie à elle. Radia, en pleine crise d'adolescence, lui donne du fil à retordre. Elle ne s'entend pas avec ces tantes et ces cousines. Nadia tient à la lui confier, car elle ne veut pas que sa famille assiste à leurs querelles. Samira promet d'en prendre soin. Nadia dit au revoir à Radia qui l'ignore. Sa peine n'échappe pas à Samira. Nadia et son frère ne tardent pas à partir. Samira a l'impression de rêver. Elle reste dans le couloir à écouter ses filles discuter et rire comme si elles avaient toujours été ensemble. Elle ne se lasse pas de leurs rires. Houari cherche après elle et l'attire dans leur chambre. -Tu ne peux pas les espionner comme ça. Et il y a autre chose... Mon père et mon frère sont dans le salon. Avez-vous eu le temps de déjeuner ? -Oui, le rassure-t-elle. On a déjeuné dans un restaurant, sur une aire de repos. Elle lui saute au cou et le serre fort. -Houari, je t'aimais, mais là, je t'adore. Je crois que je donnerais ma vie pour toi. Je n'arrive pas encore à croire mes yeux. Ma fille est ici, chez moi, et elle va rester un bon bout de temps avec nous. -Baisse la voix, lui dit-il. Elle ne doit pas avoir de doute et même les autres ne doivent pas le savoir. J'ai remarqué que mon père et mon frère étaient surpris par ta réaction. Je te demanderais de maîtriser tes émotions. -Je ne peux pas, dit-elle en fondant en larmes. Houari, j'ai attendu cet instant depuis des années. Je n'y croyais plus. Alors... Tu peux comprendre que cela me dépasse. Mais je te rassure, je vais m'y efforcer même si cela sera dur, promet-elle en s'essuyant les yeux. Je l'aime tellement... -Ressaisis-toi. Va te passer de l'eau sur le visage. Je ne veux pas que ma famille se pose des questions. Si moi j'ai accepté, je crains leur réaction. Ils auront une autre opinion de toi et imagine l'enfer qu'ils nous feront vivre. Je veux qu'on vive en paix. Samira soupire. Elle sait qu'il a raison. On ne lui pardonnera jamais son écart de jeunesse. Lui l'a toléré, mais les autres seront sans pitié. Son foyer risque d'en prendre un coup si sa famille finit par l'influencer. Elle imagine déjà sa petite fille sans son père, sans foyer stable. Elle secoue la tête, comme pour en chasser l'image. -C'est vrai, reconnaît-elle. La paix a un prix. On doit garder le silence. Personne ne doit savoir. -Heureux de voir que tu as compris, dit-il. Je retourne au salon. Ne tarde pas s'il te plaît. Sinon ils vont se poser des questions. -Vas-y. Je vous rejoins tout de suite. Ils sortent de la chambre et se séparent dans le couloir. Samira se rend à la salle de bain et se rafraîchit le visage. Elle croise son reflet et voit son regard brillant. Même si elle parvient à maîtriser ses faits et gestes qui susciteraient des doutes, elle ne pourra pas taire l'amour qu'elle porte à Radia. Son regard plein de tendresse sera plus criant que les mots. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. "Apprécie la chance que la vie t'offre", pense-t-elle en respirant profondément. "J'ai ma fille près de moi. C'est tout ce que je demandais." -Maman. Maman. -J'arrive... Elle sort de la salle de bain et tombe sur ses filles. -Oui mon petit cœur. Quand elle croise le regard de sa fille aînée, elle a le cœur serré. Elle sourit en allant vers elles. -Que veulent mes princesses ?, demande-t-elle. -Maman, est-ce qu'on pourra partager la même chambre et dormir ensemble ? -Bien sûr et si vous me faites un peu de place, je me joindrai volontiers à vous, dit-elle avant d'ajouter, en les voyant rire : -C'est bon. Je plaisantais.
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