Le manque de personnel médical spécialisé dans certains hôpitaux de la wilaya se fait sentir, particulièrement en ces temps de crise sanitaire. À Sour El-Ghozlane, principal foyer de l'épidémie, le service Covid-19 fonctionne avec un seul médecin spécialiste en réanimation. Les paramédicaux, qui ont protesté mercredi après le décès d'une de leurs collègues du coronavirus, ont tenu surtout à dénoncer l'ouverture de ce service sans mettre en place les moyens humains et matériels qu'il faut. Pour tenter de répondre aux doléances des infirmiers en colère de l'EPH, Laïb Mohamed, directeur de la santé, a tenu une réunion avec eux dans l'après-midi de jeudi. Au cours de cette rencontre, le DSP a reconnu le manque de médecins réanimateurs au service Covid-19. "Le seul problème, c'est que nous n'avons pas de médecins réanimateurs. Il nous faut au moins huit médecins spécialistes en réanimation pour faire marcher le service", a déclaré le directeur de la santé. Le même responsable s'est engagé, à l'issue de la réunion avec les paramédicaux et la société civile, à adresser une correspondance en toute urgence au ministre de la Santé pour lui demander l'affectation de médecins réanimateurs à l'EPH de Sour El-Ghozlane dans le cadre du service civil. Cela permettrait, à en croire le DSP, de constituer un pôle qui assurerait la prise en charge des malades de la région de Aïn Bessam et de Bordj Okhris, deux importantes daïras limitrophes de Sour El-Ghozlane. La même situation est vécue à l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira, qui accueille le plus grand nombre de malades Covid-19. L'hôpital dispose de six médecins réanimateurs. "Pendant la garde, un seul médecin réanimateur, qui assure le service des urgences, le bloc et le service Covid-19 en cas d'alerte, est présent. La majorité du temps, il rédige les certificats de décès", affirme un employé de l'hôpital. Cela dénote la qualité de la prise en charge sur le plan psychologique des malades atteints notamment de coronavirus qui laisse à désirer. Des échos nous parviennent du service Covid-19 que des malades sont souvent pris de panique du fait de la maladie sans qu'aucune aide psychologique leur soit accordée. Par ailleurs, face à la hausse du nombre des contaminations ces derniers jours à Bouira, le staff médical ne cesse d'appeler au respect des mesures de prévention contre la propagation du virus. Ainsi, les opérations de désinfections ont repris dans les communes ayant enregistré un nombre important de cas de Covid-19. Notons aussi que le directeur de la santé publique de wilaya a, dans une déclaration avant-hier, qualifié d'"alarmant le rebond de la pandémie", qui, selon lui, est dû à un relâchement dans le respect du confinement et des autres mesures barrières de prévention. "La situation sanitaire est préoccupante à Bouira. Le nombre de cas a grimpé depuis la fin du mois de mai en raison d'un relâchement dans le respect des mesures de protection et de prévention", a averti le DSP. Depuis le début de la pandémie, les structures de santé utilisaient uniquement 30 lits pour la prise en charge des malades. Actuellement, le nombre de lits d'hospitalisation occupés dépasse les 300.