Entre Alger et Paris, tout semble aller pour le mieux. Les échanges réguliers entre les deux chefs d'Etat teintés d'apaisement et de cordialité témoignent de cette lune de miel retrouvée. Quelques jours après la réception, avec faste, de crânes de résistants algériens entreposés au Musée de l'Homme, à Paris, le président Abdelmadjid Tebboune a eu un nouvel échange téléphonique avec son homologue français, Emmanuel Macron. C'est la troisième communication téléphonique entre les deux hommes en moins de deux mois. Jeudi dernier, un communiqué de la présidence de la République faisait état d'un nouvel échange téléphonique entre le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, et Emmanuel Macron. "L'entretien qui s'en est suivi a permis aux deux présidents de passer en revue un certain nombre de questions inscrites à l'agenda bilatéral, notamment celles liées à la mémoire et au centre desquelles s'est retrouvée celle de la restitution, le 3 juillet dernier, des vingt-quatre restes de combattants de la résistance algérienne comme ceux qui demeurent encore à rapatrier et du besoin de travailler à la réconciliation des mémoires des peuples des deux pays", annonce ainsi la présidence de la République. Elle précise que les discussions entre les deux chefs d'Etat ont également porté sur "des questions régionales, comme le Sahel et surtout la Libye". Abdelmadjid Tebboune et Emanuel Macront ont "convenu de maintenir la coordination et la concertation entre les deux pays, en tant qu'acteurs incontournables dans la région, et de lancer un certain nombre d'initiatives visant à promouvoir des solutions politiques aux crises qui y prévalent", conclut la même source. À chacune des discussions entre les deux présidents, la communication officielle se charge d'évoquer le climat "d'amitié ou d'apaisement". Un langage en rupture avec les poussées de colère des autorités algériennes à la suite de reportages publiés sur des chaînes de télévisions publiques françaises. Une situation qui a poussé les autorités algériennes jusqu'au rappel de l'ambassadeur d'Algérie à Paris. Auparavant, l'ambassadeur de France à Alger avait été convoqué. Lors d'une interview accordée récemment à la chaîne française France 24 — indésirable quelques semaines auparavant —, Abdelmadjid Tebboune avait affirmé qu'Emmanuel Macron était "quelqu'un de très honnête qui veut apaiser la situation, qui veut bien sûr servir son pays, la France et, en même temps, permettre à nos relations de retrouver leur niveau naturel. Les relations entre deux pays indépendants, deux pays souverains. Il est vrai que l'Algérie est une ancienne colonie, mais cela fait 58 ans que c'est un Etat et un Etat qui influe sur son environnement, un Etat pivot et dont la parole compte à l'international, continental et ailleurs aussi". Ali Boukhlef