"L'entretien s'est déroulé dans une ambiance empreinte de parfaite cordialité et d'amitié partagée, (...) pour convenir de reprendre les contacts au plus haut niveau et de relancer la coopération dans tous les domaines", a indiqué la Présidence. Ce n'est peut-être pas la lune de miel mais le courant passe plutôt bien entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron depuis que les deux hommes ont réussi à désamorcer la dernière minicrise provoquée par la diffusion par deux chaînes publiques françaises, fin mai dernier, de documentaires sur l'Algérie que les autorités algériennes avaient eu à assimiler à des "attaques contre le peuple algérien et ses institutions (...)". Hier, M.Tebboune a eu, à nouveau, une conversation téléphonique avec M. Macron, au cours de laquelle ils ont abordé plusieurs sujets, a annoncé la présidence de la République, dans un communiqué repris par l'agence officielle APS. "L'entretien s'est déroulé dans une ambiance empreinte de parfaite cordialité et d'amitié partagée, et a permis aux deux Présidents de passer en revue les relations bilatérales, pour convenir de reprendre les contacts au plus haut niveau et de relancer la coopération dans tous les domaines", a indiqué la Présidence. Lors de leur entretien téléphonique du 2 juin dernier déjà, au lendemain de la grosse polémique née de la diffusion par France 5 et Public Sénat de deux documentaires sur le hirak, les deux chefs d'Etat s'étaient engagés à "donner une impulsion prometteuse sur des bases durables" aux relations algéro-françaises mais dans "le respect total de la spécificité et de la souveraineté de chacun des deux pays". C'est dire combien les deux chefs d'Etat ont à cœur d'impulser une nouvelle dynamique aux relations algéro-françaises, en prenant en compte les intérêts des deux pays. Et, à voir le ton bien optimiste utilisé par les rédacteurs du communiqué de la Présidence, il n'est pas exclu que l'on assiste, dans les semaines ou mois à venir, à un ballet de visites entre les deux pays. Ne s'arrêtant pas aux relations bilatérales, MM. Tebboune et Macron ont abordé aussi des questions internationales comme la crise libyenne qui touche directement la sécurité des deux pays. "L'entretien a permis aux deux Présidents d'avoir un échange sur les questions régionales d'intérêt commun, à la lumière des derniers développements, de la situation au Sahel et en Libye, sur lesquelles une concordance sur les points de vue s'est dégagée", est-il précisé. En recevant le 20 juin le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen Fayez al-Sarraj, le président Tebboune avait monté en épingle les "efforts intenses consentis par l'Algérie visant la reprise du dialogue entre les frères libyens en vue de trouver une solution politique à la crise libyenne". En recevant son homologue tunisien Kaïs Saïed, la semaine passée, M. Macron a eu l'occasion de plaider un cessez-le-feu entre les deux belligérants, une solution basée sur le respect de la volonté du peuple libyen, la garantie de son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale, loin de toute intervention militaire étrangère. Autrement dit, les positions algérienne et française sur la crise libyenne ont au moins un point commun : la nécessité d'un dialogue entre les deux parties en conflit.