Compte tenu du nombre de personnes contaminées depuis le début de la pandémie de Covid-19, la wilaya de Tizi Ouzou est désormais classée, par la commission nationale de suivi, au 18e rang des wilayas les plus touchées. Après avoir occupé le 19e rang durant plusieurs semaines, elle se classe désormais parmi les trois wilayas où le virus circule le plus ces derniers jours. En effet, avec 41 nouveaux cas enregistrés durant la journée de dimanche, selon la commission nationale de suivi de la pandémie, et 45 selon la radio locale qui a cité des sources hospitalières, Tizi Ouzou occupe, aux côtés de Blida qui a enregistré le même nombre, la seconde place nationale derrière Oran. Cette wilaya a enregistré, durant la même journée, 58 cas, selon le bilan officiel. Ce nouveau record de contaminations a été reçu comme une douche froide par la population de Tizi Ouzou qui assiste, depuis le déconfinement total, le 14 juin dernier, à une ascension fulgurante de la courbe de contamination et de décès, et donc à une aggravation de la situation sanitaire, sans toutefois consentir, du moins en partie, à respecter les mesures de protection. Il suffisait, encore hier, d'une tournée au centre-ville, qui est pourtant cité par les sources hospitalières reprises par la radio locale comme le plus important foyer de contamination ces derniers jours, pour se rendre compte de cette négligence généralisée. En effet, malgré le chiffre des contaminations, la multiplication des actions de sensibilisation et les appels répétés du personnel soignant, des scènes choquantes de foules compactes continuent à se former devant les agences bancaires, postales et autres espaces publics et commerciaux. Une situation qui n'est pas sans mettre en danger la santé des usagers et aussi des employés comme cela a déjà été le cas, depuis quelques jours, à l'APC de Larbâa Nath Irathen qui est mise en quarantaine après avoir enregistré des cas suspects de contamination. C'est aussi le cas dans une agence BDL à Tizi Ouzou qui a fermé ses portes, avant-hier, suite à la suspicion de cas de contamination d'employés. Une situation qui n'a pas été sans alimenter les craintes des employés des autres institutions publiques, à l'instar de l'APC du chef-lieu de wilaya où les travailleurs ont, selon certains d'entre eux, refusé, hier, de travailler dans les conditions où les usagers refusent d'observer les règles de prévention. Face à l'ampleur que prend la situation sanitaire, des voix commencent même à évoquer la nécessité d'une remobilisation des villages et des quartiers de la wilaya pour limiter les dégâts. C'est, entre autres, le cas du médecin pneumologue, Hacène Bacha, qui a profité de la journée de sensibilisation, organisée dimanche par la radio locale, pour rappeler que "l'organisation sociale des villages de la wilaya est un élément important qui doit être mis en avant dans la lutte contre la propagation du Covid-19". Comme le Dr Bacha, de nombreux autres médecins ne cessent d'appeler à un sursaut de conscience pour éviter que la situation n'empire. En ce sens, il y a lieu de souligner que la wilaya de Tizi Ouzou, qui, au 14 juin, jour du déconfinement total, avait enregistré 271 cas de contamination, a atteint aujourd'hui 342 cas, selon la commission nationale, et plus de 400 cas au total, selon une source proche de la commission locale Covid-19 citée par la radio locale. C'est dire que la situation demeure, à juste titre, inquiétante. Samir LESLOUS