La Chine a menacé hier les Etats-Unis de représailles après la promulgation par le président américain, Donald Trump, d'une loi prévoyant des sanctions contre la "répression" de Pékin dans son territoire autonome de Hong Kong. L'imposition fin juin par Pékin d'une loi draconienne sur la sécurité nationale dans l'ex-colonie britannique y fait craindre un recul des libertés. Washington, Londres et plusieurs capitales occidentales ont exprimé leur opposition. Donald Trump a accentué mardi la pression : il a annoncé la fin du régime économique préférentiel accordé par les Etats-Unis au territoire autonome, centre financier international majeur, et a promulgué une loi prévoyant des sanctions contre des responsables hongkongais et chinois. "Aujourd'hui, j'ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hong Kong", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le décret met fin au traitement commercial préférentiel en vigueur jusqu'ici. "Hong Kong sera traité comme la Chine : pas de privilège spécial, pas de traitement économique spécial et pas d'exportations de technologies sensibles", a dit M. Trump. Il a ajouté n'avoir aucune intention de rencontrer le président chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions. Le milliardaire républicain a aussi prédit une hémorragie des cerveaux dans le territoire, peuplé de 7,5 millions d'habitants. Cette loi américaine est "une ingérence flagrante dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine", a dénoncé hier dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. "Afin de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités américaines concernées", a-t-il averti. La loi sur l'autonomie de Hong Kong, approuvée à l'unanimité début juillet par le Congrès américain, vise non seulement les responsables chinois mais aussi la police de Hong Kong. Elle déclenche obligatoirement des sanctions contre ceux qui seraient identifiés comme œuvrant pour restreindre les libertés. Point crucial, elle pénalise les banques qui, par leurs financements, contribueraient à l'érosion de l'autonomie du territoire.