Le directeur de l'emploi de Annaba ne sait plus où donner de la tête pour caser tous ces demandeurs. “Nous sommes entre le marteau et l'enclume”, regrette-t-il Avec 4 380 jeunes demandeurs d'emploi, placés en pré-emploi au cours de l'année 2004 (2 533 universitaires et 1 847 TS), dont 2 024 en renouvellement de contrat, Annaba est en deuxième position après Alger pour ce qui est du recrutement. Un chiffre qui serait largement dépassé si la direction de l'emploi pouvait acquérir un quota de contrats de travail plus important de la part du ministère de tutelle. C'est ce qu'a déclaré, lors d'un point de presse mercredi passé, le responsable de cette structure, Nadji Cherif, qui a ajouté que, contrairement à certaines wilayas environnantes, comme celle de Tébessa, par exemple, les opportunités de placement existent, et il faudra envisager dans l'immédiat l'ajout d'un quota supplémentaire pour faire baisser la tension, en multipliant, par trois au moins, le nombre de contrats annuel accordé à la wilaya de Annaba. “Il nous faudrait au moins 3 000 contrats de travail par an, alors que nous n'en recevons que 1 000 chaque année, c'est nettement insuffisant. Nous sommes au stade de la saturation.” Ce déficit entre l'offre et la demande ne cesse d'augmenter, et on enregistre déjà le chiffre de 13 000 demandes en attente à ce jour.Des listes qui continuent de s'allonger, à tel point qu'il a fallu ouvrir deux nouveaux points de recrutement : un au centre-ville pour les chômeurs originaires des communes de Chetaïbi, Berrahal, Treat, Aïn El Berda, Oued El Aneb, et un autre, au centre-ville également, pour les autres communes de la wilaya. À titre d'exemple, du 3 au 7 septembre, ces centres de recrutement ont enregistré pas moins de 864 demandes d'emploi. “Nous nous trouvons entre le marteau et l'enclume. Nous sommes obligés de recevoir tous ces jeunes, c'est une nécessité absolue, mais pour les satisfaire, il faut qu'en haut, on prenne en compte les besoins exprimés par la base”, devait déclarer M. Nadji. Cette énorme pression est illustrée, sur le terrain, par le nombre considérable de jeunes chômeurs, pour la plupart des universitaires, qui se pressent chaque jour devant la porte des centres de recrutement, dans l'espoir de décrocher le fameux engagement. Ce dernier, bien sûr, ne représente, la plupart du temps, qu'une possibilité provisoire de travail (12 mois) sans garantie de permanisation, bien que la wilaya de Annaba se distingue, à l'échelle nationale, avec un taux de permanisation de 19%, alors que la moyenne dans le pays est de 7% seulement. Au cours des 7 premiers mois de l'année en cours, 905 chômeurs ont été placés (556 universitaires et 349 TS), dont 344 au niveau du complexe Métal Steel de Sidi Amar (qui verra, fin décembre, le départ en retraite de 900 personnes). Ces derniers perçoivent au titre du pré-emploi un pécule de 6 000 à 8 000 DA par mois, avec une garantie formelle de permanisation, au terme d'une année de formation. Cette dernière clause, qui figure dans la convention qu'ils ont signée, leur a été confirmée dernièrement par le directeur de l'emploi après qu'un début d'émeute eut failli se produire, la semaine passée, devant la wilaya, dû au manque de communication de Métal Steel, et aux rumeurs aussitôt démenties par M. Nadji. Ce premier semestre a vu, aussi, la permanisation de 250 jeunes, en grande partie effectuée par le secteur privé (professions libérales, pour la plupart des bureaux d'avocats, etc.) Par ailleurs, pour assurer une meilleure prise en charge du volet emploi, la direction a décidé d'aller au-devant du recruteur potentiel en proposant aux entreprises la liste des spécialités disponibles. “Ce raccourci permettra de faire bouger les choses plus vite et de désengorger un tant soit peu l'accumulation des demandes.” Hafiza M.