Chaque fin d'année universitaire, des dizaines, voire des centaines de jeunes partent à la recherche d'un hypothétique emploi, qui dans une administration, qui dans le secteur éducatif, qui dans ceux économique ou industriel, qui encore dans les services privés. Certes, les nombreuses formules préconisées par l'Etat, comme l'emploi des jeunes, le filet social ou encore le pré-emploi ont, quelque peu, jugulé le phénomène du chômage, cependant, il reste un grand nombre de demandeurs d'emploi sur le carreau, sans réelle possibilité de recrutement. Le monde du travail n'a-t-il plus rien à offrir aux nouveaux demandeurs ? En tout état de cause, ce que nous avons remarqué c'est que de nombreux diplômés, dont des ingénieurs et des licenciés, n'arrivent pas à se faire embaucher. En dehors des administrations et de l'éducation, la wilaya d'Oum El Bouaghi ne dispose pas d'un tissu industriel et aussi économique à même de résorber une partie des diplômés chômeurs. Le secteur industriel, faute d'investisseurs, n'a pas évolué d'un iota, et ce depuis des années. Pire ! Avec les dégraissements des effectifs qu'il a subi au cours des dernières années, il s'est amenuisé, diminué jusqu' à ressembler à une peau de chagrin. Kamel D. est licencié en sciences physiques. Il a quitté les bancs de l'université de Constantine en 1999. Depuis, il ne cesse d'occuper des postes de pré-emploi. « Quand pourrai-je occuper un poste durable ? », s'interroge-t-il. Et il n'est pas le seul dans ce cas. Latifa B. vit la même situation : elle est ingénieur d'Etat en agronomie, promotion 1997. En plus, elle dispose d'un diplôme de TS informatique. Elle a été recrutée deux fois dans le cadre du pré-emploi. Dix ans après avoir quitté l'université, elle n'a toujours pas un emploi stable. Pour ce qui est du recrutement de façon définitive, les anciens diplômés risquent d'être devancés par les nouveaux, d'autant que la fonction publique tient en ligne de compte la dernière note du postulant à l'emploi. Et l'expérience et l'ancienneté à quoi servent-elles ? C'est ce qui préoccupe nombre de candidats à l'emploi, à l'heure où le monde du travail à Oum El Bouaghi semble saturé, à moins que les derniers projets, dont a bénéficié la wilaya dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, ne viennent au secours des diplômés dont le nombre ne cesse d'augmenter d'année en année.