La Chine a condamné hier les mesures adoptées par l'Union européenne en réaction à la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong. Les "27" ont décidé mardi de limiter les exportations d'équipements utilisables pour la surveillance et la répression à Hong Kong. Les Etats membres ont en outre convenu de soutenir la population de l'ancienne colonie britannique en lui permettant de se rendre plus facilement en Europe grâce à l'octroi de visas, de bourses et d'échanges d'universitaires. En réaction, Pékin a rejeté mercredi une "ingérence" dans ses affaires intérieures. "Les mesures de l'UE violent les normes fondamentales du droit international", a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. "La Chine s'y oppose fermement et a protesté auprès de l'UE", a-t-il ajouté. Les mesures de l'UE ont été prises à la suite de l'imposition le 30 juin d'une loi sur la sécurité nationale dans la région autonome chinoise qui suscite de "sérieuses préoccupations" en Europe. La loi sanctionne "la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères". Elle fait craindre à l'opposition démocrate locale un grave recul des libertés en vigueur dans ce territoire de 7,5 millions d'habitants, rendu à la Chine en 1997. "L'UE est particulièrement préoccupée par la forte érosion des droits et libertés qui étaient censés être protégés au moins jusqu'en 2047", précise le texte adopté par les Européens. L'UE entend suivre la préparation des élections prévues le 6 septembre à Hong Kong et considère "essentiel" que le scrutin se déroule "dans un environnement qui reste favorable à l'exercice des droits et libertés démocratiques inscrites dans la loi fondamentale".