L'Union européenne va limiter les exportations d'équipements utilisables pour la surveillance et la répression à Hong Kong pour dénoncer l'application de la loi sur la sécurité imposée par Pékin, a-t-on appris hier soir de source diplomatique à Bruxelles. La mesure et un certain nombre de dispositions pour soutenir la population de Hong Kong devaient être formellement adoptées hier soir par les Etats membres. Elles avaient été discutées par les ministres des Affaires étrangères de l'UE lors d'une réunion à Bruxelles le 13 juillet. L'application de la loi sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong aura "un impact" sur les relations de l'UE avec la Chine, avait annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Les Européens ont coordonné leur action et le train de mesures a été élaboré par les ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles et soumis pour approbation aux capitales, a-t-on expliqué de source diplomatique. Ces mesures doivent "avoir un impact sur les exportations d'armes, y compris celles à double usage, civil et militaire. Nous considérons logique de traiter Hong Kong de la même manière que la Chine continentale", qui est déjà frappée par ce genre de mesures, avait insisté le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, lors de la réunion avec ses homologues. Un volet des mesures approuvées hier par l'UE vise à soutenir la population de l'ancienne colonie britannique et lui permettre de se rendre facilement en Europe grâce à l'octroi de visa, de bourses et d'échanges d'universitaires, a-t-on précisé. La Chine a annoncé hier la suspension d'accords d'extradition entre Hong Kong et trois pays occidentaux (Canada, Australie, Royaume-Uni), critiques envers les actions de Pékin à Hong Kong. La loi sur la sécurité nationale imposée par le régime communiste de Pékin est en vigueur depuis le 30 juin. Elle sanctionne "la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères" pour réprimer la contestation dans le territoire autonome. Elle fait craindre à l'opposition démocrate locale un grave recul des libertés en vigueur dans ce territoire de 7,5 millions d'habitants, rendu à la Chine en 1997.