Résumé : Les premiers jours de l'hospitalisation servent à préparer Mahmoud pour l'intervention. Samira et Radia-Meryem lui rendent visite les après-midi. Mahmoud lui demande de se ménager et de ne plus cuisiner pour lui. Il promet de donner une fête à la naissance de son petit-fils. Elles s'apprêtent à rentrer à la maison quand elles tombent sur Houari. C'est à peine si elle lui parle depuis le départ de Radia... -Papa !, s'écrie la fillette en lui sautant dans les bras. Maman a dit que tu travaillais ! -C'est vrai, mais j'ai du temps pour mon père et ma famille !, dit-il en regardant Samira soupirer. Ce n'est pas bon que tu te fatigues ! Vous rentrez à la maison ? -La gynécologue me conseille de faire des promenades, répond-elle sans le regarder. Je vais suivre son conseil ! -C'est bien ! Donne-moi le panier ! Je te le ramènerais plus tard ! Samira le lui remet. -Allez Radia, on y va ! -En fait, dit Houari. Il faut que je te parle ! On n'a plus de moments intimes depuis leur arrivée ! On doit trouver un moment pour aborder certains sujets, cela ne peut pas durer ! Tu es en train de mettre de la distance entre nous ! -Pas maintenant... Pas devant... -On doit parler calmement, insiste-t-il. Je ne supporte plus notre situation ! Là, j'ai fini... On peut partir ensemble et s'arrêter dans un jardin, propose-t-il. Mon petit cœur veut jouer ? Il y a des manèges ! Si maman est d'accord, tu pourras jouer et même monter dans l'un d'eux ! -S'il te plaît maman ! S'il te plaît, la presse la fillette. Dis oui ! Samira soupire. -C'est bon ! On y va ! Tu sais utiliser ta carte ! -Quelle carte ?, demande naïvement Radia-Meryem. Houari a un sourire au coin des lèvres. Ils se rendent au jardin d'enfants. Radia-Meryem choisit de monter dans un hélicoptère. Lorsque le manège démarre, elle leur fait des signes de la main. Samira sort son portable et prend des photos qu'elle envoie à Radia et Nadia. -Elles te donnent des nouvelles ? -Oui, régulièrement. Pourquoi ?, l'interroge-t-elle. Tu voudrais qu'elles ne le fassent pas ! Tu es content ? Je suis entièrement à ta famille ! Ton père est quelqu'un de bien, je pourrais me couper en trente six pour lui, mais ta mère... grrrr...Je l'évite, mais je sens ces yeux me transpercer ! Elle attend que ton père aille mieux... -Ma mère t'adore ! Elle est seulement intriguée par votre ressemblance, et je la comprends ! Elle n'est pas née de la dernière pluie. Son sixième sens ne la trompe pas, dit Houari. Radia est partie et elle reviendra quand mes parents partiront ! -Inchallah ! Tout ce que je souhaite c'est que ton père se remette vite de l'opération ! -On va lui donner un petit-fils ! Il va s'accrocher et se battre pour le connaître, dit Houari. Ta grossesse n'aurait pas pu mieux tomber ! J'en remercie Allah matin et soir ! Mais tu dois te ménager! Je te vois préparer de bons petits plats, être debout aux aurores et la dernière à te coucher ! Ce n'est bon ni pour toi ni pour lui ! Avant, tu étais raisonnable ! -J'étais si heureuse quand elle était là, murmure Samira. Je rêve de l'instant où elle me reviendrait ! -Sa vie est là-bas, lui rappelle-t-il. Qu'est ce que tu feras quand elles repartiront en Amérique ? -Je t'en prie... Je ne veux même pas y penser ! Je ne le supporterais pas cette fois, lui confie-t-elle, les yeux larmoyants, s'efforçant à sourire à sa fille qui crie "Maman ! Papa !" lorsqu'elle passe à leur hauteur. Si Allah entend mes prières, elles resteront ici, au pays ! (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.