L'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte reprendront dès aujourd'hui les négociations sur le barrage de la Renaissance sous l'égide de l'Union africaine, a annoncé le ministre soudanais de l'Irrigation et des Ressources hydrauliques, Yasser Abbas. La réunion qui doit regrouper sous la présidence sud-africaine des représentants des trois pays sera "consacrée aux questions en suspens", a indiqué Yasser Abbas. L'Egypte et le Soudan, situés en aval, veulent un accord global sur le barrage — et notamment la manière dont il est géré —, mais l'Ethiopie y est réticente. L'Egypte invoque également "un droit historique" sur le fleuve garanti par des traités conclus en 1929 et 1959. Mais l'Ethiopie s'appuie sur un traité signé en 2010 et boycotté par l'Egypte et le Soudan autorisant des projets d'irrigation et de barrages sur le fleuve. Le dernier cycle, accueilli à Pretoria par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la tête de l'UA, a peu abouti, tout comme les cycles précédents. Lors d'un mini-sommet africain qui s'est tenu mercredi 21 juillet, les pays impliqués dans le différend (Ethiopie, Egypte et Soudan) sont parvenus à formuler un projet d'accord "contraignant", en d'autres termes "une proposition de compromis sur le volet juridique et technique" lié à l'exploitation et au remplissage du méga-barrage construit en amont du Nil et le partage des eaux du fleuve, source de fortes tensions entre les trois pays.