À une semaine de la tenue de l'assemblée générale des actionnaires, la rue mouloudéenne assiste, impuissante, aux "ambitions affirmées" du trio d'anciens présidents. Car, s'ils donnent l'impression d'être attentifs aux souhaits des supporters, Ahmed Belhadj, Tayeb Mehiaoui et Youssef Djebbari continuent, chacun de son côté, de chercher une formule qui leur permettra de revenir au-devant de la scène sans pour autant se mettre le public à dos. Jouant le bluff, comme dans un poker menteur, en assurant à qui veut bien le croire qu'il n'est nullement intéressé par un retour aux affaires du club, l'actionnaire majoritaire et ex-président Ahmed Belhadj dit Baba rêve, ainsi, en secret, d'un come-back à la tête du MCO. Tombé dans l'oubli du côté des autorités locales, honni par les supporters et moqué pour son incomparable inculture footballistique, Baba cherche désespérément à se refaire un "nom" en tant que P-DG de la SSPA-MCO. Conscient des ambitions cachées de son ex-poulain, Youssef Djebbari a tenté, alors, récemment une double sortie médiatique pour clamer son refus de voir "un ancien président se porter candidat au poste de premier responsable du Mouloudia". Bien trop expérimenté pour ne pas savoir qu'il est également abhorré par l'imposante et bruyante assise populaire du MCO, Djebbari cherche surtout à barrer la route à Baba, mais aussi et surtout à Tayeb Mehiaoui. Candidat déclaré au poste de président du conseil d'administration, rejeté, lui aussi, par les supporters, mais certainement le moins impopulaire des trois, l'ancien sénateur de la ville compte, de son côté, sur ses relais parmi les actionnaires pour espérer "passer" lors du scrutin attendu du 10 août et remonter sur le trône dix ans après sa première expérience à ce poste au club d'El-Hamri. Témoin privilégié de l'appétit grandissant des trois anciens présidents, le wali Abdelkader Djellaoui et son secrétaire général (qui les reçoivent régulièrement depuis quelque temps) n'ont, pour leur part, pas encore annoncé (officiellement) quel candidat soutenir. En off, le penchant du wali pour Tayeb Mehiaoui n'est, cela dit, qu'un secret de Polichinelle. De même que le rejet des supporters pour une tout autre option "officielle" que celle d'une reprise par une entreprise étatique. Rachid BELARBI