Pas moins de 230 enfants atteints de coronavirus, dont la contamination s'est faite en intrafamilial, ont été pris en charge depuis le début de la pandémie. Alors que les établissements hospitaliers de la wilaya de Sétif connaissent depuis plus d'une semaine une baisse dans le nombre de personnes contaminées et de décès des suites de la Covid-19, le pôle pédiatrique Derradji-Bouattoura du CHU Saâdna-Abdenour de Sétif, dont l'unité Covid pédiatrique a été mise en place dès le début de l'épidémie, a enregistré depuis quelques jours l'hospitalisation de neuf enfants âgés entre 5 et 14 ans, dont le dernier a été admis mercredi. "Les neuf enfants que nous avons admis dernièrement dans notre service ont été hospitalisés dans un contexte d'inflammation multi-systémique associant certains symptômes de la maladie de Kawasaki classique avec, ce qui est nouveau, une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d'une myocardite et des troubles du comportement difficiles à caractériser", nous dira le médecin-chef du pôle pédiatrique de Sétif, Pr Bioud, qui a tenu à préciser que l'infection par la Covid-19 a été prouvée chez les six patients. Par ailleurs, nous avons appris que l'étiologie (cause) de la maladie de Kawasaki n'est pas encore élucidée, mais la mise en cause du système immunitaire est très probable après l'intervention d'un agent bactérien ou viral. À ce titre, l'implication des virus de la famille des coronavirus ainsi que les adénovirus, l'herpès virus, l'EBV (virus d'Epstein-Barr) avait déjà été évoquée depuis longtemps. Il est à rappeler que l'unité Covid-19 du pôle pédiatrique de Sétif a, depuis le début de la pandémie, pris en charge 230 enfants atteints de coronavirus dont la contamination s'est toujours faite en intrafamilial. "L'hospitalisation n'a concerné qu'une trentaine d'enfants, et le seul décès qu'il faut déplorer est celui d'un nouveau-né prématuré et hospitalisé à l'âge d'un jour dans un tableau de défaillance multiviscérale. Il est décédé deux jours après", a précisé Pr Bioud. La maladie de Kawasaki, même si elle est la première cause de maladie cardiaque acquise chez l'enfant, reste rare (1 enfant sur 10 000 dans les pays occidentaux). Sur un autre volet, l'équipe scientifique du service est vraiment préoccupée par ces cas qui rappellent la maladie de Kawasaki-Like, signalée récemment en Europe et aux Etats-Unis, faisant augurer d'une nouvelle maladie ou d'une forme atypique de la maladie de Kawasaki jusque-là méconnue. "Pour nos malades, le traitement a été basé sur l'administration d'immunoglobulines par voie intraveineuse ainsi qu'un traitement anticoagulant. Un traitement antirétroviral a été donné à deux de nos malades. Trois malades ont très bien évolué et les trois autres restent sous haute surveillance", a précisé Pr Bioud.