Le président américain, Donald Trump, s'est dit prêt samedi soir à recourir à un moyen de riposte controversé pour réimposer de façon unilatérale des sanctions de l'ONU sur Téhéran, après le rejet par le Conseil de sécurité d'une résolution américaine visant à prolonger l'embargo sur les armes en Iran. Après le camouflet subi par Washington, le locataire de la Maison-Blanche a promis une réponse sous la forme d'un "snapback", un mécanisme qui est une sorte de droit de veto à l'envers. "Nous connaissions l'issue du vote, mais nous ferons un ‘snapback'. Vous verrez la semaine prochaine", a affirmé Donald Trump. Les détracteurs de la démarche américaine soupçonnent l'administration Trump de vouloir parvenir avant l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis à cette réimposition controversée des sanctions de l'ONU, au risque de plonger le Conseil dans l'une des pires crises diplomatiques de son histoire. L'Iran a crié victoire après ce rejet, qui a déjà des répercussions sur l'accord nucléaire iranien : Donald Trump ne participera "probablement pas" au prochain sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité avec l'Iran proposé par son homologue russe Vladimir Poutine. "Je pense que nous allons attendre jusqu'à après l'élection", a affirmé M. Trump, interrogé sur son éventuelle participation à ce sommet. Seuls deux des quinze membres du Conseil ont voté vendredi pour la résolution, mettant en exergue les divisions entre Washington et ses alliés européens depuis que le président Donald Trump a retiré unilatéralement les Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien en mai 2018. Plusieurs pays, pourtant a priori favorables à une prolongation de l'embargo, à l'instar des Européens, ont en effet refusé de jouer le jeu américain, en s'abstenant de voter pour. Cette décision devrait poser les jalons d'une longue épreuve de force avec des répercussions sur l'accord international conclu en 2015 pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. L'embargo sur les armes arrive à expiration le 18 octobre. R. I./Agences