La région de Béjaïa a renoué, hier, avec les mouvements de protestation sociale. Quatre actions citoyennes, réclamant l'amélioration du cadre de vie local, ont été enregistrées dans la journée d'hier dans différentes communes de la wilaya. À Béjaïa, le siège de la wilaya a été assiégé par les habitants du quartier Rezk Allah de Tizi Oufella. Un rassemblement de protestation initié par leur association Badre. Les manifestants réclament, selon le président de cette association, Arrache Saâdi, l'électrification de leurs maisons, de l'eau potable, le revêtement de la route et le raccordement au gaz naturel des foyers de leur quartier. "Cela fait des années que nous saisissons par écrit les autorités locales pour prendre en charge nos doléances, mais nous n'avons reçu que des promesses non tenues", nous a déclaré le président de l'association, qui appelle à l'intervention du wali. Notre tentative de joindre le maire de Béjaïa a été vaine. Sur la côte Est de Béjaïa, ce sont les habitants du village Tala-Khaled qui sont revenus à la charge, hier, en procédant à la fermeture à la circulation de la RN9, reliant Béjaïa à Sétif. Les manifestants revendiquent, selon des sources locales concordantes, le lancement du projet de bitumage des artères de leur village. Ces artères, estime-t-on, sont dans un piteux état. "Nous avons dégagé une enveloppe budgétaire de 1,6 milliard de centimes sur le Fonds communal des collectivités locales (FCCL) pour le bitumage de toutes les artères de ce village et nous avons octroyé le marché à une entreprise. Malheureusement, à deux reprises, l'entreprise retenue s'est désistée. Nous avons lancé un autre avis d'appel d'offres, il s'est avéré infructueux", nous a déclaré Mohamed Lagha, P/APC d'Aokas. Et d'ajouter : "Nous avons lancé un autre avis d'appel d'offres conformément au code des marchés pour l'octroi de ce marché à une entreprise qui sera retenue. C'est la procédure légale. Elle prend du temps, mais il faut la respecter." Pour notre interlocuteur, ce n'est qu'une question de temps et les habitants du village le savent. "Nous les avons informés de cette situation, mais ils ont décidé, encore une fois, de recourir à la fermeture de la RN9", regrette M. Lagha. La fermeture à la circulation dans les deux sens de cette voie de communication à grand trafic routier n'a pas manqué de provoquer des désagréments aux automobilistes, pris au dépourvu par cette action. Ils ont été contraints de faire un détour par les hauteurs d'Aokas vers Tichy. Plus loin, dans la commune de Melbou, ce sont des habitants du village Sahel qui ont fermé à la circulation la RN43, reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Jijel, à hauteur de leur village. Les manifestants revendiquent un meilleur cadre de vie. Ils ont soulevé, entre autres revendications sociales, l'alimentation en eau potable, l'assainissement et ont déploré les chutes de tension électrique. "En sus de deux élus que compte ce village à l'assemblée communale, notre assemblée a tracé une feuille de route avec deux associations très actives de ce village pour prendre les doléances par ordre de priorité", tient à préciser, de prime abord, le maire de Melbou, Yazid Benkhelouf, avant de souligner : "Le projet d'AEP est à un stade d'avancement des travaux de 70%, celui de l'assainissement est inscrit et la Sonelgaz a promis la réalisation d'un poste maçonné pour mettre un terme aux chutes de tension d'électricité." Notre interlocuteur déplore le recours par "un groupe de jeunes" à la fermeture de cette route nationale, qui a causé des désagréments à ses usagers en cette période estivale. Par ailleurs, à Kherrata, ce sont des commerçants qui ont fermé la RN9 au niveau du tunnel pour contester la décision de la fermeture de leurs activités par la Direction du commerce pour "non-respect du protocole d'accord sanitaire".