La journée du 3 octobre prochain sera particulière,“noire”. Et pour cause, une éclipse annulaire du Soleil se produira sur tout le territoire national. Elle durera 40 minutes environ, de 10 heures jusqu'à 11 heures 37 minutes. Mais en l' espace de 3 minutes 48 secondes à partir de 10 heures 06, la pénombre sera presque totale à Alger (le degré d'obscurcissement sera de 96,6%), mais aussi à Tizi Ouzou et Batna qui connaîtront des degrés d'obscurcissement de 97,4% et 97,6%. Ce qui ne sera pas le cas des autres villes du pays où la pénombre sera moins accentuée. La cause ? “La bande d'annularité passera par ces villes qui, 4 minutes durant, sombreront dans le noir. Les trois astres étant alignés, la lune projettera son ombre sur la Terre, et le Soleil sera vu comme un anneau”, explique M. Abdelkrim Yelles lors d'une conférence de presse animée au CIP en s'exprimant au nom du comité interministériel chargé du suivi de l'éclipse. M.Yelles explique sa sortie médiatique par le souci d'éviter tout affolement de la population. “Le phénomène de l'éclipse est un phénomène astronomique naturel. Sa particularité est qu'elle va toucher la vie des citoyens. Il est important de leur donner toutes les recommandations nécessaires concernant l'observation de l'éclipse. Sans lunettes spéciales, les citoyens ne doivent pas observer l'éclipse à l'œil nu”, a soutenu Abdelkrim Yelles, directeur du Craag. Mais l'Algérie est-elle bien munie en lunettes spéciales ? “Le ministère de la Santé a envoyé un communiqué aux pharmaciens et opticiens leur recommandant de s'acquérir de ce genre de lunettes”, s'est contenté de dire M.Yelles. Et pour les enfants, y a-t-il des mesures spéciales pour leur épargner des lésions ? “Le ministère de l'Education nationale est informé depuis la fin de l'année scolaire.” Mais la particularité de la présente éclipse est qu'elle se produit le jour de la nuit du doute. Il y a une forte probabilité que le croissant lunaire ne soit pas observé. Aussi les chercheurs le disent à demi-mot. “C'est vrai qu'il y a un phénomène de conjonction. La décision de décréter le début du Ramadhan est du ressort exclusif du ministère des Affaires religieuses. Nous sommes une institution de l'Etat tenue par le droit de réserve. Notre tâche à nous se limite à mettre à leur disposition les informations scientifiques”, a expliqué M.Yelles. Pour sa part, le représentant du ministère a soutenu qu' “il y a une bonne collaboration entre son ministère et le Craag. Il faut que la lune se décale de 8 degrés pour voir le croissant. Mais son observation ne doit se faire qu'à l'œil nu”. Pour ce qui est de l'éclipse qui est “un phénomène naturel qui existe depuis la nuit des temps”, il a invité les citoyens à ne pas la voir comme “une sanction divine”. A. C.