Résumé : Avant de l'ouvrir, elle lui demande s'ils pourront l'accueillir le temps que Nadia ait leur propre appartement. Houari n'a pas le cœur à refuser, mais il insiste sur le fait qu'elle ne doive rien dire à Radia. Lorsque Samira ouvre l'enveloppe et lit les résultats, elle n'est pas vraiment surprise. Radia est bel et bien sa fille. Samira le prie de se rapprocher de sa fille en emménageant dans la ville où elles s'installeront. Durant leur discussion, ils n'ont pas entendu ses parents arriver. Ils ont tout entendu. Houari décide de tout leur expliquer... Mahmoud s'excuse. - On ne voulait pas écouter. Nous étions inquiets pour... Pour ta femme. Comme on a récupéré mes résultats, je pensais te les montrer. - Et nous avons tout entendu. Explique-nous, ordonne Khadija, toute rouge de colère. Depuis le début, j'avais des doutes et maintenant explique-nous. Je veux comprendre. Pourquoi elle parle de sa fille et pas de votre fille ? Houari temporise, se donnant un moment pour trouver les mots. S'il dit la vérité, sa mère ne lâchera plus Samira. Elle a eu des doutes et elle lui reproche son silence. C'en sera fini de leur entente alors qu'ils attendent un heureux évènement. Il ne voudrait pas avoir de tension avec eux. Sa famille compte autant que Samira. Il avait craint que la lecture des résultats ne lui provoque une hypertension, mais la bonne nouvelle a seulement rendu son regard brillant de joie et son sourire. Ah son sourire ! pense-t-il. Ce bonheur l'a rendue rayonnante avant l'entrée de ses parents. Les résultats ont confirmé ce qu'elle a toujours su au fond d'elle-même. Houari n'a jamais eu l'intention de les séparer. En fait, lui aussi s'est attaché à la jeune fille. Il ne l'a jamais dit à Samira. Radia fait partie de leur vie depuis si longtemps que ni l'un ni l'autre ne pourra vivre sans elle. Radia-Meryem l'adore. Il faudrait être un monstre pour les séparer. Il se rappelle la promesse qu'il lui avait faite : "l'adopter si les tests ADN prouvent qu'elle est sa fille". Le destin s'en est mêlé et a mis des milliers de kilomètres entre eux avant même qu'ils aient pu le faire. Nadia l'a adoptée et, étant une bonne personne, elle leur a permis de garder contact. Des années à s'appeler, à se voir et à s'échanger des messages. Leur amour n'a pas cessé de grandir. Même s'ils vivaient sur des continents différents, il y avait ce lien, cet amour filial qui s'est renforcé. Malgré sa crise d'adolescence et le fait qu'elle a été trop gâtée, Radia est adorable. Surtout quand elle était avec eux. - Ma parole, tu as perdu ta langue, s'écrie Khadija. Allez ! Parle ! Dis-nous ce que nous ignorons. Houari prend une gorgée d'eau avant de leur répondre. - Père, elle a raison. Yemma, ma chère mère avait vu clair. Radia est bien notre fille. - Quoi ? s'écrie-t-elle. Tu vois ! dit-elle à l'intention de son mari. J'avais raison. Mais pourquoi vous nous l'avez caché ? - Je l'ignorais au début, ment-il. Nous étions séparés avant qu'elle ne découvre qu'elle attendait mon enfant. Quand nous nous sommes retrouvés et que j'ai su qu'elle l'a donnée à l'adoption, c'était trop tard. Radia est partie en Amérique et voilà... Maintenant, vous savez tout. Mahmoud s'approche d'eux, très ému, et dit : - J'aime beaucoup cette petite. Ce n'est pas sans raison. Je suis son grand-père. Louanges à Allah, vous l'avez retrouvée. Elle a eu la chance d'être adoptée par des gens bien. Khadija est encore secouée par la nouvelle. - Mais pourquoi vous êtes-vous séparés ? Et toi, dit-elle en se tournant vers Samira qui n'osait pas les regarder, pourquoi ne l'as-tu pas cherché quand tu as découvert ton état ? Et toi, imbécile, as-tu la preuve qu'elle est de toi et pas d'un autre ? Houari brandit la feuille. - Je savais que tu poserais la question. Père, lis-lui la conclusion. Mahmoud refuse. Khadija la saisit même si elle ne sait pas lire. Elle serre les dents de dépit. - Je n'ai pas besoin de preuve. Ta parole me suffit, déclare le vieux père, encore tout ému par la nouvelle. Je te crois, mon fils. La famille s'est agrandie. Quand revient-elle ? J'ai hâte de la prendre dans mes bras. - Bientôt, répond Houari. - Nous allons donner une fête, décide Mahmoud. Elle sera reçue comme une princesse. Mon fils, si seulement nous avions été au courant depuis le début. Elle serait avec nous. Elle aurait grandi parmi nous. - Mektoub, baba ! Mektoub ! Mais on ne donnera pas de fête. Radia n'est pas au courant... (À SUIVRE) T. M. taosmhand@yahoo.com Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.