Une nouvelle statue, réalisée à l'effigie du colonel Amirouche, a été inaugurée, avant-hier, à Iboudrarène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, à l'occasion de la célébration du 20 Août 1956. Cette cérémonie à laquelle a pris part le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a été une occasion pour le fils du colonel Amirouche, le député Nordine Aït Hamouda, de s'exprimer pour la première fois depuis le début de la révolution populaire du 22 février 2019. Profitant de cette date hautement symbolique du 20 Août, Nordine Aït Hamouda a consacré son intervention essentiellement au Congrès de la Soummam. "C'est cette réunion de la Soummam qui a posé les jalons de la lutte de Libération nationale et, mieux encore, les fondements de l'Etat moderne et républicain. La Soummam a tracé la lutte de la Libération nationale, mais aussi celle de l'Indépendance", a-t-il déclaré non sans évoquer, au passage, le rôle majeur du colonel Amirouche durant le Congrès de la Soummam. "Réunir l'ensemble des acteurs de la Révolution, en pleine guerre et à quelques mètres des casernes de l'armée française, était un défi, et il n'y avait que le colonel Amirouche qui était capable de le faire et surtout de le réussir", a-t-il affirmé. Commentant l'actualité politique du pays, le député Aït Hamouda s'est inscrit en droite ligne dans la revendication du peuple algérien qui réclame, depuis le début de sa révolution, l'instauration d'un Etat civil et non militaire. À ce sujet, le fils du colonel Amirouche a estimé que la nouvelle Algérie doit être l'émanation de la Soummam. "Les résolutions du Congrès de la Soummam sont plus que jamais d'actualité et doivent même constituer le repère de l'Algérie nouvelle dont on parle aujourd'hui", a-t-il plaidé. Mais pas seulement. L'orateur a également abordé la question de la régionalisation, en affirmant que "l'Etat citoyen, où le civil prime sur le militaire, ne doit pas faire abstraction à l'organisation en découpage en région". "C'est cette organisation, qui a montré toute son efficacité en pleine guerre, qui doit être aujourd'hui notre mode de gouvernance, elle nous impose même une refonte de l'Etat algérien", a expliqué Nordine Aït Hamouda pour qui "le système jacobin hérité du colonialisme français constitue aujourd'hui la matrice du système". "Le salut de l'Algérie passe impérativement par la fin de ce dernier vestige et l'instauration d'une Algérie nouvelle comme définie par le Congrès de la Soummam. C'est-à-dire avec un système de gouvernance où les régions auront à décider de leur avenir dans le cadre d'un Etat-nation", a-t-il encore développé, convaincu, a-t-il soutenu, que "la régionalisation, dans le cadre d'une Algérie, unie et indivisible, doit être la concrétisation des résolutions de la Soummam, pour en finir avec l'héritage colonial français". En dernier, l'orateur a relevé l'urgence d'un plan de développement spécial pour la Kabylie, qui doit même constituer, a-t-il insisté, une urgence extrême pour ce pouvoir qui "appelle à une Algérie nouvelle". "L'investissement en Kabylie doit bénéficier de toute l'attention des pouvoirs publics", a-t-il conclu.