Entité gestionnaire de la publicité institutionnelle, l'Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité (Anep) semble décidée à faire sa réforme, en assainissant le secteur et en instituant de nouvelles règles du jeu en matière de distribution de sa manne publicitaire représentant 60% du marché national. Lors de la réunion organisée hier par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, avec les responsables de plusieurs médias et le P-DG de l'Anep, Larbi Ounoughi, celui-ci a assuré que "l'assainissement du secteur de la publicité et le changement du mode de gestion visent à donner un ‘nouveau visage' à l'Anep", a rapporté l'APS. Le patron de l'Anep a tenu aussi à souligner "le rôle important que doivent jouer les cadres de l'Anep dans le travail d'assainissement de l'entreprise et de sa réforme pour qu'elle puisse accomplir sa mission dans le respect de la réglementation en assurant un partage équitable de la publicité". Il y a lieu de savoir que l'Anep compte renouveler ses conventions avec les médias le 1er janvier 2021, en fixant de nouveaux tarifs publicitaires (3 paliers ont été retenus en fonction de l'ancienneté des publications) et de nouvelles règles (généralisation de la marge de 30%, généralisation du délai de paiement, etc.). Et lors de la réunion d'hier, M. Ouanoughi a énuméré 15 critères transitoires auxquels doit obéir tout média aspirant à bénéficier de la publicité institutionnelle. Ainsi, les journaux voulant bénéficier de la publicité Anep doivent avoir plusieurs documents administratifs (agrément auprès du ministère de la Communication, registre du commerce, déclaration d'existence/impôt, attestation NIS/NIF...). Les médias ne doivent pas être une publication d'un parti ou d'une association, et sont tenus d'être en règle avec la Cnas, mais aussi de publier leurs comptes sociaux annuels ainsi que leur tirage du jour. Mieux encore, pour pouvoir avoir accès à la publicité publique, ces médias doivent respecter l'éthique, ne pas faire l'objet d'une condamnation infamante et leurs responsables ne doivent pas traîner de poursuite pour corruption. Lors de cette réunion, M. Belhimer a annoncé l'apurement par l'Anep de ses créances publicitaires des journaux. "En prévision de la rentrée sociale, et en tenant compte de la conjoncture exceptionnelle que traverse la presse nationale, le ministère de la Communication a demandé à l'Anep d'apurer les créances publicitaires des journaux, ce qui a été fait hier dimanche", a-t-il assuré.