Ounoughi a révélé que l'Anep a déboursé 40 milliards de dinars ces quatre dernières années, et souvent au profit des médias "amis". Le P-DG de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), Larbi Ounoughi, a révélé, jeudi dernier, que la régie publicitaire qu'il dirige a engagé un plan d'assainissement à même de redéfinir les principes fondamentaux pour l'octroi de la publicité publique aux médias sur la base de "critères objectifs". Selon M. Ounoughi, il s'agit d'une mesure transitoire qui précéderait la promulgation d'une loi sur la publicité et qui dicte une nouvelle vision dans la distribution de la manne publicitaire de la manière la plus objective possible. L'opération vise à mettre fin au règne de la corruption, des passe-droits, de la complaisance et de l'octroi de la publicité à des patrons de journaux qui n'ont aucun lien avec la profession de l'information au détriment des quotidiens nationaux qui ont une assise administrative et managériale mais, surtout, qui payent rubis sur l'ongle leurs impôts et les frais d'impression et assurent une distribution optimale à l'échelle régionale et nationale. En ce sens, M. Ounoughi a affirmé que l'Anep a adopté 15 critères objectifs, dont "le nombre de tirage", "les chiffres de vente", "le respect des règles de professionnalisme", "la gestion confiée à des professionnels de la presse", "ne pas faire l'objet de poursuites judiciaires pour des affaires de corruption comme l'évasion fiscale", "être titulaire d'un registre du commerce" et "l'inscription au fichier des impôts". Le nouveau patron de l'Anep a déploré les anciennes méthodes de cette entreprise devenue une "mamelle" qui permettaient à certains pseudo-éditeurs de s'enrichir illicitement. Tout en les qualifiant "de forces non médiatiques", M. Ounoughi a révélé que ces dernières "ont contribué à la publication de 40 journaux n'ayant aucun lien avec le domaine de l'information". En ce sens, il révélera l'ampleur des dégâts causés à l'Anep qui a dépensé 40 milliards de dinars durant les quatre dernières années comme recettes de la publicité destinée à la presse écrite. M. Ounoughi a souligné que des journaux avaient bénéficié de cette manne publicitaire, alors qu'ils n'étaient ni imprimés ni distribués pendant que, révèle-t-il encore, cet argent était transféré illégalement vers l'étranger. Pour illustrer cet état de fait, il citera, entre autres, le quotidien arabophone Ennahar (en cessation de parution depuis une semaine) qui a obtenu 113 milliards de centimes et Le Temps d'Algérie qui avait accumulé 54 milliards de centimes. Une chose est sûre, même si M. Ounoughi n'a pas cité toutes les impostures qu'avait subies, depuis des décennies, l'Anep, l'enquête des gendarmes et des services de l'IGF promet bien des révélations dans les tout prochains jours.