Le développement agricole a été à l'ordre du jour de la réunion du gouvernement tenue mercredi dernier. Le ministre en charge du secteur a, à cette occasion, présenté une communication portant sur "la mise en œuvre" d'un programme jugé "prioritaire" pour le développement des filières "stratégiques" dans le sud du pays, selon un communiqué officiel publié à l'issue de la réunion. Il s'agit "du maïs, de la betterave sucrière et des cultures oléagineuses", ajoute le document. Le gouvernement a délimité la surface cultivable qui y sera consacrée. De même, il a établi l'ordre des priorités de ses besoins en matière d'agriculture saharienne. Ainsi, détaille le communiqué, le foncier "disponible dans l'immédiat à mettre à la disposition des investisseurs pour le lancement de projets structurants est de 100 000 ha, à savoir 50 000 ha à Adrar, 30 000 ha à Ghardaïa et 20 000 ha à Ouargla". Et la priorité, y est-il souligné, "sera donnée aux cultures ayant un impact prépondérant pour la substitution des importations et, partant, sur la réduction de nos dépenses en devises". L'Exécutif met en avant l'intérêt qu'il y a à développer l'agriculture dans les régions du Sud, en espérant que cela produira une valeur ajoutée en amont, mais également en aval (industries de transformation). D'ailleurs, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a, à la faveur de la réunion de mercredi, fait un exposé relatif à un "projet de décret exécutif portant création de l'office de développement de l'agriculture industrielle dans le sud et l'extrême sud du pays". Ce projet de décret exécutif constitue, selon le même communiqué, un "instrument de mise en œuvre de la politique nationale de promotion et de développement de l'agriculture industrielle stratégique dans le sud et l'extrême sud du pays". À ce titre, y est-il ajouté, il est question d'assurer la "promotion des investissements agricoles et agro-industriels et d'accompagner les porteurs de projets dans les différentes phases de la réalisation de l'investissement". Cette stratégie de développement de l'agriculture saharienne risque, cependant, de se heurter à deux écueils considérables : l'éloignement des grands bassins de consommation, ainsi que des grands centres de transport. Le gouvernement devra certainement en tenir compte pour garantir le développement de ce secteur. En ouvrant les portes des grands espaces dans le Sud, il semble vouloir prioriser les grandes exploitations agricoles. Aujourd'hui, le développement des grandes exploitations est une tendance générale dans beaucoup de pays qui ont réussi à transformer leur secteur agricole pour en faire une source importante de croissance et de recettes d'exportation. En Algérie, et jusqu'à présent, la situation n'est pas des meilleures dans l'agriculture. Beaucoup d'argent et d'attention sont accordés à ce secteur. Toutefois, les résultats demeurent très en deçà de ce qu'ils devraient être. Pourtant, les potentialités agricoles et agroalimentaires existent et les capacités de transformation peuvent être développées rapidement. Pour de nombreux experts, il est tout à fait possible de réaliser des plateformes agro-industrielles ; il s'agit de projets à monter et d'une ligne directrice à conforter. Néanmoins, cela ne se fera qu'avec l'implication pleine et entière d'acteurs agricoles et industriels.