Le jeune activiste surnommé le poète du Hirak, Mohamed Tadjadit, a été placé, une nouvelle fois, sous mandat de dépôt, jeudi dernier, par le juge d'instruction près le tribunal de Baïnem à Alger, ont annoncé ses avocats. L'ex-détenu du mouvement populaire du 22 février a été arrêté par les services de sécurité, le 23 août à Aïn Taya, dans la banlieue-Est d'Alger, alors qu'il était dans une voiture avec ses amis. Il a été, ensuite conduit au commissariat du 5e arrondissement où il a passé quatre jours en garde à vue avant d'être présenté devant le procureur du tribunal. Une perquisition au domicile familiale sis à La Casbah a été menée par la police, a précisé la même source. Pas moins de dix chefs d'inculpation sont retenus contre lui, dont "publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale", "outrage à corps constitué", "atteinte à la personne du Président", "atteinte à la sécurité et à l'unité du pays", "exposition de la vie d'autrui au danger en incitant à un rassemblement pendant la période du confinement", "incitation à un attroupement non armé" et "discours haineux incitant à la violence", et ce, conformément aux articles 144 bis, 196 bis, 79, 97, 98 du code pénal et à l'article 31 alinéa 3. Selon Me Rouibi Fatiha, l'origine de son arrestation "est due au direct et à d'anciennes publications que Mohamed Tadjadit a partagées vendredi dernier sur son compte Facebook". Pour elle, "le nombre d'accusations sont édictées pour gonfler son dossier". Un autre jeune qui l'accompagnait, Noureddine Khimoud, dit Nadjib Miliano, a été également arrêté et poursuivi pour les mêmes chefs d'accusation. "Il est poursuivi pour des publications alors qu'il n'a même pas de compte Facebook, c'est dire que ces délits ne reflètent pas les faits exacts. Ce sont des délits infondés juridiquement", déplore Me Chemseddine Sid-Ahmed Lerari, avocat et membre du Collectif de défense des détenus d'opinion. Et de poursuivre : "Je n'ai jamais vu autant d'accusations pour une seule personne." Les avocats ont décidé de faire appel demain pour que les dossiers des deux détenus soient revus par la chambre d'accusation.