Les propriétaires des taxis interwilayas exerçant dans la wilaya de Tizi Ouzou, dont l'activité n'est toujours pas autorisée à reprendre, ont dénoncé dernièrement la situation qualifiée de "terrible" dans laquelle ils pataugent depuis le début du confinement, en mars dernier. "Nous portons à la connaissance de M. le wali de Tizi Ouzou et, à travers lui, des hautes instances notre désarroi et les préoccupations des taxis interwilayas concernant la situation terrible dans laquelle nous nous morfondons depuis le 18 mars écoulé, jour de suspension de notre activité, conséquence de la crise sanitaire mondiale, due à la pandémie de Covid-19", lit-on dans la déclaration rendue publique par le syndicat des taxis et des transporteurs, affilié à l'UGTA, qui tient à alerter quant à l'aggravation de jour en jour de la situation de ces transporteurs qui n'ont toujours pas le droit de reprendre leur activité, au moment où le déconfinement concerne même les activités rassemblant des milliers de personnes. "Notre souffrance ne cesse de s'aggraver, malgré l'aide financière mensuelle de 10 000 DA dont d'ailleurs uniquement deux mensualités ont été perçues à ce jour", ont-ils dénoncé, tout en soulignant que cette aide reste en deçà des exigences de la vie quotidienne de ces travailleurs qui sont, dans leur quasi-totalité, des pères de famille dépourvus d'autres ressources pour subvenir aux besoins de leurs foyers. Dans leur document adressé à la direction des transports, au wali, à la presse et au médiateur de la République, ces transporteurs assurant les lignes interwilayas expliquent qu'afin de pallier cette situation intenable et épineuse par une solution d'urgence, il serait judicieux de soit les autoriser à reprendre leur activité suivant un cahier des charges, soit revoir à la hausse temporairement l'aide financière accordée par l'Etat. "Cette aide doit être portée à 30 000 DA au lieu de 10 000 DA, une somme qui reste très insuffisante pour garantir à un citoyen algérien une qualité de vie digne de ce nom", réclament les rédacteurs de cette déclaration à travers laquelle les transporteurs disent espérer que l'Etat accordera aux transporteurs qui le désirent des prêts bancaires de 150 000 DA, à un taux d'intérêt bonifié, et dont le remboursement des mensualités débuteront trois mois à compter de la reprise de leur activité. Par ailleurs, ce qui semble irriter davantage ces transporteurs, c'est qu'au moment où leur activité reste officiellement paralysée, "certains apprentis taxis sans scrupules, qualifient-ils, assurent depuis la gare multimodale de Bouhinoun le service interwilayas de transport". "Ce transport clandestin ne se fait pas seulement au détriment de notre gagne-pain mais ternit également notre réputation au vu et au su de tous", ont-il dénoncé, avant d'appeler les autorités à leur trouver une solution salvatrice pouvant sauver leur activité. Samir LESLOUS