Les gérants et exploitants des salles des fêtes dans la wilaya de Béjaïa réclament la réouverture de leurs établissements, fermés depuis le 16 mars dernier. Dans le cadre de la démarche, dite "progressive et flexible", adoptée par les pouvoirs publics dans la gestion de la crise sanitaire, on a maintenu "la mesure d'interdiction de tout type de rassemblement et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncisions", ce qui n'arrange pas les affaires des gérants et exploitants des salles des fêtes. À ce propos, on apprend du porte-parole du Collectif de consultation et de concertation des gérants et exploitants des salles des fêtes de la wilaya de Béjaïa, Fahim Ziani, qu'une série de rencontres a été organisée avec le wali et la Direction du commerce. "Nous envisageons de saisir prochainement le président de la République pour qu'il nous aide, afin de faire face au désastre qui frappe notre activité depuis le début de la pandémie de Covid-19, soit en mars dernier. Une situation qui a réduit à un arrêt total notre activité", se plaint M. Ziani. Les autres membres du Collectif ont expliqué qu'à l'instar de toute filière d'activité, la leur est également "soumise à une comptabilité — étant des établissements à caractère commercial —, donc assujettis à l'impôt et aux autres charges fiscales et sociales". Une salle des fêtes nécessite un lourd investissement. "Près de 5 milliards de centimes amortissables en cinq ans", a révélé Azeddine Bouffassa, gérant d'une salle des fêtes sise à la station balnéaire de Souk El-Tenine. Mieux encore, dira-t-il avec insistance, "le préjudice financier, estimé par l'expertise comptable, est de l'ordre de 700 millions de centimes par établissement depuis la notification de l'ordre de fermeture en date du 16 mars 2020". Son collègue, Abdallah Ouafdel, gérant d'une salle des fêtes à Semaoune dans la vallée de la Soummam, a rappelé, quant à lui, que leur activité est "reconnue d'utilité publique, qu'elle génère des milliers d'emplois directs et indirects", sans omettre que de "nombreux petits métiers y participent en fournissant services, produits finis de consommation, etc.". Aujourd'hui, avec la fermeture pour cause de Covid-19, "toutes ces forces vives ont fini par rejoindre le rang des chômeurs. Pis encore, une bonne partie est même tombée dans la précarité", ajoutera-t-il avec dépit. Le porte-parole du nouveau collectif a relevé qu'en dépit de la fermeture de nos établissements, cela n'a pas empêché "l'organisation de fêtes dans les quartiers et villages dans les conditions que nous connaissons tous, malgré le confinement". Le bon sens voudrait que les salles des fêtes soient ouvertes, "car ce sont des espaces ouverts — donc contrôlables — qui offrent l'opportunité à tous les services d'intervenir en veillant à tout moment au respect des protocoles sanitaires officiels". En matière de remboursement des avances, reçues de la part des clients, les membres du collectif se sont engagés par écrit à procéder "au remboursement pour cause d'annulation", et ce, de manière progressive, dès la reprise effective de leur activité.