De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Pour de nombreuses familles qui s'apprêtent à célébrer un mariage, la prospection d'une salle des fêtes est l'une des occupations qui se sont imposées, ces dernières années, et à laquelle les chefs de famille consacrent un budget conséquent. Cet espace doit être, de préférence, bien situé, doté d'un grand parking sécurisé et d'une bonne insonorisation, enfin, tous les moyens nécessaires qui permettraient aux familles et aux convives de passer des moments inoubliables et aux mariés de réussir leurs noces. Mais, parfois, des imprévus et des mauvaises surprises surviennent. Des difficultés de réservation, l'absence d'équipements nécessaires sur place et l'exagération dans l'évaluation du prix de la location de la salle. En effet, depuis le début du mois de juin et à l'approche des vacances scolaires, les quelques salles des fêtes qui ont obtenu des autorisations d'exploitation sont très sollicitées par les familles au niveau du chef-lieu de la wilaya. Résidant dans des immeubles et dans les quartiers populaires où elles ne disposent pas assez d'espace pour organiser convenablement leur événement et recevoir les nombreux invités, les familles ont trouvé la solution en vogue : la réservation de salles des fêtes. Ce créneau est très intéressant pour les personnes qui veulent investir dans le domaine, mais la réglementation est très rigoureuse. Les responsables n'ont a vancé aucun chiffre sur le nombre d'établissements classés pour ce type de salles qui existent dans la wilaya. Mais des citoyens ont affirmé qu'il y en a une dizaine dans la seule ville de Bouira. Leurs propriétaires sont, en majorité, des citoyens qui ont construit des habitations et réservé une partie du bâti à ce créneau. Les autorités, qui ont la charge du contrôle de la gestion et du fonctionnement de ces salles, ne donnent pas de chiffres exacts sur le nombre de salles des fêtes ouvertes et de celles qui ont été fermées depuis 2007, année durant laquelle des mesures ont été prises à l'encontre des propriétaires de salles qui ne veulent pas se conformer à la réglementation. Construites dans des endroits très visibles et très calmes de l'agglomération, ces salles offrent un ensemble de services destinés à permettre aux familles de se consacrer pleinement à leur fête, et de passer des moments très conviviaux et animés pour la circonstance. Selon un gérant, la salle des fêtes est composée de plusieurs compartiments où les invités de la famille locataire sont pris en charge. Il s'agit, notamment, du réfectoire pour la préparation des mets et la restauration durant la période de location, le hall qui doit être spacieux pour contenir le maximum d'invités, auxquels s'ajoutent d'autres commodités nécessaires pour la réussite de la fête. Le séjour du locataire et de ses convives varie d'une nuit, une journée jusqu'à deux jours selon la réservation de la salle et aussi les moyens financiers des familles. Des citoyens nous expliqué que ce mode de fonctionnement est presque analogue à l'ensemble des établissements de la région. Le gérant de la salle demande à son locataire de payer la location et la somme inhérente aux achats de la nourriture, alors que ce dernier ne s'occupera que de la réception de ses invités et de certaines dépenses pour l'alimentation, tels les gâteaux et autres mets qui ne sont pas fournis par l'établissement. Au niveau de Bouira, nous avons appris que le prix de la location varie entre huit et 15 millions de centimes. Évidemment, ce n'est guère à la portée des petites bourses, mais force est de constater que ces dernières années, le recours à ces salles touche tout le monde. En 2007, les autorités locales ont instruit plusieurs propriétaires de salles des fêtes de se conformer à la législation en vigueur, les codes d'activité régissant ces établissements et contenus dans les registres du commerce délivrés à ces propriétaires sont différents des codes qui concernent d'autres lieux de loisirs ou de divertissement. Dans ce cadre, des gérants dans d'autres wilayas ont relevé plusieurs contraintes issues de l'application des textes de cette activité, notamment l'âge, qui est fixé à 30 ans pour les gérants et 25 ans pour les employés. Les exploitants des salles des fêtes qui ne disposent pas de grands moyens financiers et qui ont dû se rabattre sur les dispositifs mis en place par l'Etat tels que l'ANSEJ, pour se lancer dans ce créneau, se voient touchés par la loi en vigueur. Car, selon eux, l'ANSEJ fixe une tranche d'âge différente pour les personnes qui postulent à une aide de l'Etat. De ce fait, ils craignent de retourner au chômage sans pouvoir faire fructifier leur investissement ni rembourser les prêts bancaires contractés dans le cadre des dispositifs d'incitation à l'investissement. Plusieurs songent déjà à verser dans une activité informelle.