Souk T'Lawin : Affluence record Le marché hebdomadaire de Tazmalt et qui a lieu du mercredi matin au jeudi après-midi a connu des affluences record ces dernières semaines à cause de la rentrée scolaire. Le mercredi est, par la force des choses, devenu la journée des femmes qui, au passage, ont brisé l'un des tabous kabyles les plus coriaces et qui voulait qu'une femme ne mette jamais les pieds dans un souk, lieu de prédilection de la gente masculine. L'œil noir de colère et la moustache frémissante d'indignation, les derniers vieux Kabyles, canne à la main et burnous sur les épaules, ont vu un marché jadis réservé aux hommes, envahi par des cohortes de ménagères à la recherche de la bonne affaire entre soupière en Teffal et couettes de Chine et de Taïwan. Elles viennent par familles entières. Le papa ouvre le passage en fondant la foule et la maman, les filles aînées, la tante, la bru, la cousine et la voisine lui collent au train tant bien que mal en s'extasiant devant des dessous chic importés de Turquie ou des napperons venus tout droit de Dubaï. “Souk t'Lawin, ou refferou ara !”, lâchent les plus machos. Raccourci Tous les camionneurs qui viennent des wilayas de l'est pour se rendre à Béjaïa connaissent maintenant ce raccourci qui leur permet d'éviter un très long détour qui passe par Taourirt, Ahnif, Raffour, Chorfa et Tazmalt avant d'aboutir à Allaghane. Pour s'épargner des kilomètres inutiles, des dos d'ânes par dizaines et des agglomérations surpeuplées, arrivés au lieu-dit Passala, ils coupent par Beni Mansour, Boudjellil, Bouaziz et retrouvent la RN26 au niveau du carrefour d'Allaghane. Economie de temps et d'énergie pour les poids lourds mais beaucoup de désagréments et de dangers pour les populations de la commune de Boudjellil, qui voient leur route, déjà entièrement défoncée et très étroite, envahie par des mastodontes qui prennent toute la place et qui forcent les automobilistes à quitter ce qui reste de bitume pour des accotements truffés de nids-de-poule. Une prise en charge de ce chemin de wilaya par les autorités compétentes s'impose donc avant que survienne une catastrophe comme on en voit, hélas, beaucoup sur nos routes. À bon entendeur… Djamel Alilat