Les éleveurs s'accordent à dire que ce créneau intéresse de nouveau un nombre considérable de jeunes dans plusieurs localités rurales de la wilaya. Tout comme l'élevage des ovins et des bovins, celui des caprins retrouve une nouvelle fois son importance et son honorable place chez des éleveurs dans les localités rurales à Chlef. Pour plusieurs de ces derniers qui habitent particulièrement des zones reculées et montagneuses, l'élevage des chèvres est beaucoup plus intéressant que celui de bon nombre d'autres espèces de mammifères. "L'élevage des caprins commence à intéresser, de nouveau, les éleveurs en général, dont un nombre considérable de jeunes dans plusieurs localités rurales de la wilaya. Cette activité qui allait disparaître, car petit à petit délaissée par le passé, n'étaient les quelques anciens agriculteurs et éleveurs qui s'accrochaient coûte que coûte à leurs chèvres, occupe de nouveau le devant de la scène dans le domaine de l'élevage", diront plusieurs éleveurs rencontrés au marché à bestiaux à Chlef. Originaires de différents douars à Béni Bouateb et à El-Karimia, au sud-est du chef-lieu de wilaya, Mohamed El-Hadj, Aïssa Nadhour et M'hamed Belkacem, qui affichaient un intérêt particulier à la discussion que nous avions engagée avec eux au sujet de l'élevage des chèvres, évoquent le sujet avec enthousiasme. "Cela fait bien longtemps que nous n'avons pas parlé de chèvres dans ce souk que nous fréquentons pourtant souvent pour vendre ou acheter des moutons ou des chevaux, parce que personne ne veut entendre parler de caprins", regrettent nos maquignons. Ils informent aussi, dans le même contexte, que dans leurs douars respectifs, tout le monde veille à ce que la chèvre ne perde jamais de sa notoriété au sein de chaque famille. Selon eux, si une importante partie de la nouvelle génération s'intéresse aujourd'hui à la chèvre dans leurs douars, c'est parce qu'elle a trouvé l'activité liée à son élevage parfaitement lucrative. "Sa viande coûteuse est utilisée dans plusieurs cas comme un remède pour certaines maladies, son lait est également nutritif et bon pour la santé ainsi que son fromage qui reste d'une exceptionnelle qualité, sans oublier sa fourrure tout comme sa peau qui demeurent largement demandées partout à travers le pays. Et contrairement aux ovins et aux bovins, les caprins peuvent facilement s'adapter à n'importe quel milieu. Aussi, ils peuvent facilement faire face aux difficiles conditions climatiques et autres. Voilà pourquoi nos jeunes accordent aujourd'hui un grand intérêt à l'élevage de la chèvre", ajoutent nos interlocuteurs. Côté DSA et UNPA, l'intérêt que suscite ce genre d'élevage ces dernières années dans toute la wilaya de Chlef est considéré comme un bon signe "pour lequel il faudrait débloquer encore plus de moyens matériels et financiers pour le développer davantage et assurer ainsi sa survie".