Les deux anciens ministres de la Solidarité nationale Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat ont été condamnés respectivement à 8 ans et 4 ans de prison ferme assortie d'un million de dinars d'amende, par le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. Bouchenak Khelladi, l'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, également incarcéré dans le cadre de cette affaire, a été condamné à 3 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars. Djellouli Saïd, ancien chef du protocole, a écopé de 2 ans de prison ferme dont une année avec sursis et une amende d'un million de dinars, et l'autre ancien secrétaire général du même ministère, Ismaïl Benhabilès, a été condamné à une année de prison ferme avec une amende de 500 000 DA. El-Ouafi Ould Abbes, fils de Djamel Ould Abbes, actuellement en fuite à l'étranger, a été condamné à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre. Les accusés dans cette affaire sont poursuivis pour "détournement et dilapidation de deniers publics", "conclusion de marchés en violation de la législation" et "abus de fonction". Le procès de ces deux anciens ministres de la Solidarité a révélé au grand jour les pratiques des hommes de Bouteflika. Rien que pour Djamel Ould Abbes, les auditions ont démontré qu'il avait octroyé quelque 1 000 milliards de centimes à des associations dont il était lui-même le président d'honneur. Son successeur au poste de ministre de la Solidarité, Saïd Barkat, avait, pour sa part, choisi une organisation estudiantine pour "les affaires". Ainsi, il a octroyé pas moins de 190 milliards de centimes à l'Organisation nationale des étudiants algériens (Onea). Cette dernière a été dirigée, pendant plusieurs années, par un cadre du ministère de la Solidarité. Les auditions ont également révélé que l'Onea était impliquée dans l'opération de distribution de quelque 800 bus. L'affaire des 1 200 micro-ordinateurs, dont une partie a été détournée, a également été évoquée. Les auditions ont démontré que plusieurs lauréats du baccalauréat, auxquels ces micro-ordinateurs étaient initialement destinés, ne les ont jamais reçus. Djamel Ould Abbes a préféré les "offrir" à d'autres personnes, dont la femme d'un ambassadeur, des journalistes... À rappeler que le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a requis dans son réquisitoire une peine de 12 ans de prison ferme à l'encontre de Djamel Ould Abbes et un million de dinars d'amende avec la saisie de tous ses biens. Une peine de 10 a ns de prison ferme a été réclamée par le parquet à l'encontre de Saïd Barkat. Cette peine requise est assortie d'une amende d'un million de dinars et la saisie de tous les biens de l'accusé. 10 ans de prison ferme ont été requis contre Hamza Cherif, président de l'Onea et cadre au département de la Solidarité. Une peine de 8 ans de prison ferme a été requise contre Bouchenak Khaldi, ancien secrétaire général du ministère. La même peine a été demandée contre Djelloul Saïdi, ancien chef de protocole de Djamel Ould Abbes. Contre Ismaïl Benhabilès et Amer Sid-Ahmed, deux anciens fonctionnaires du ministère, le parquet a requis également une peine de 8 ans d'emprisonnement. Des peines de 2 et 3 ans ont été requises à l'encontre des autres accusés.