Résumé : Nedjma est la mère la plus heureuse sur terre. Ses enfants se sont mariés le même jour, dans la même salle. Samra a demandé à son amie Zina de prendre des photos et de filmer tous ces moments de bonheur. Samra et Hacène vont à Tunis pour leur lune de miel. Rédha et Fadhéla ne vont pas aussi loin. Ils vont au bord de la mer pendant une semaine. Lorsqu'ils rentrent, Fadhéla va dîner chez ses parents. Prenant connaissance du message de Bryan, Rédha décide de partir sans attendre son retour. Le lendemain matin, Fadhéla arrive à la première heure. Elle est bien triste de découvrir que son mari était parti sans même l'appeler, sans même lui laisser un message. Nedjma est aussi triste qu'elle. -Ne pleure pas, ma fille. S'il n'était pas à son poste de travail ce matin, peut-être qu'il se serait retrouvé au chômage. C'est pour votre bien. Dans quelque temps, il reviendra te chercher ou bien même tu le rejoindras. Viens, j'ai préparé du café. Nedjma doit la forcer à s'asseoir avec elle. Elle sert le café au lait qu'elles accompagnent de gâteaux au miel. Ils ont un goût amer dans la bouche. -A-t-il appelé à son arrivée ? -Non. Il le fera quand il aura un moment. Ma fille, il doit être aussi triste que toi. Peut-être même a-t-il préféré partir en ton absence, pour que tu ne voies pas ses larmes. Il était si heureux. Votre rencontre, votre mariage sont ce qu'il y a de mieux qui lui soit arrivé, affirme Nedjma en posant la main sur la sienne. Tu sais, c'était un garçon timide et sans problème. Je ne lui connais aucune histoire d'amour. La seule fille dont j'ai entendu parler est devenue sa femme. Il a eu le coup de foudre pour toi. -Moi aussi. Je l'adore. Même si on ne s'est pas fréquentés longtemps, il a tout pour plaire. La maison est si triste sans lui. -Ma fille, je sais. Mais pense au fait qu'il va vite lancer la procédure. Dans quelques semaines, voire quelques mois, tu le rejoindras. Entre-temps, on va se tenir compagnie si tu veux. -Bien sûr, yemma. -Tout se passera bien. Tu es ma seconde fille. La maison est à toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, dit Nedjma. Je ne serais pas seulement ta belle-mère mais aussi ton amie. -J'ai de la chance. Yemma, je reprendrai bientôt le travail si tu es d'accord. Rédha m'avait dit de voir ça avec toi. Est-ce que je peux ? -Mais bien sûr. Fais comme tu veux. Fadhéla, je sais que tu t'es arrêtée au secondaire dans tes études. Un conseil que je te donne, car là où tu partiras, tu parleras anglais. Suis des cours d'anglais. La jeune mariée la remercie. Elle y a aussi pensé. Bien avant de reprendre le travail, elle s'est inscrite dans une école privée où on enseigne les langues étrangères. On la contactera dès qu'un groupe de dix sera formé. Lorsqu'elle rentre, Nedjma a déjà préparé le déjeuner. -Yemma, tu aurais dû m'attendre. Je l'aurais fait. -Je ne vais pas changer mes habitudes, dit Nedjma. Lorsque Samra travaillait, je m'occupais de tout sauf le week-end où on faisait tout ensemble. Ce n'est pas maintenant que je te confierais toutes les corvées. Tu es une jeune mariée, activen et je serais là pour te soulager. Tu peux compter sur moi. Fadhéla ne peut s'empêcher de lui sauter au cou et de l'embrasser. -Qu'Allah te garde pour nous, souhaite-t-elle. Si seulement Rédha était là. -Tu le rejoindras bientôt, ma fille. Sois patiente. -Il n'appelle même pas. Je crois que je ne lui manque pas. -Mais non ! Ne dis pas de bêtises ! Mon fils n'est pas très téléphone, confie Nedjma. C'est sa nature. Samra a un compte MSN, mais lui, non. -Il me manque. Lorsque j'appelle, il est soit occupé et coupe rapidement, soit je tombe sur son répondeur. J'ai l'impression qu'il me fuit. -Mais non!, s'écrie Nedjma. S'il ne t'aimait pas, il n'aurait pas fait l'impossible pour se marier avant son retour. Tu sais quoi, va apprendre l'anglais et tu ferais bien de demander ton passeport à la mairie. Comme ça, tu iras lui rendre visite. Ce qu'elle ne lui dit pas, c'est que son fils est parti sans le livret de famille. Il ne l'a jamais réclamé. Alors elle s'est empressée de le lui envoyer par poste.
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