Il est quasiment impossible de tenir ce scrutin dans cette échéance au regard du court délai et d'un agenda politique très chargé. Lors de la traditionnelle rencontre avec la presse, diffusée dimanche soir sur les chaînes de télévision, le président de la République a annoncé la tenue d'élections législatives avant la fin de l'année. Il a notamment dit son "souhait" de voir les citoyens "plébisciter le projet de révision constitutionnelle, pour qu'on puisse passer directement à la révision de la loi portant régime électoral, laquelle sera soumise au Parlement pour donner naissance, si possible, à de nouvelles institutions élues avant la fin de l'année". Interrogé sur les délais dont dispose la commission Laraba, chargée de rédiger la nouvelle loi électorale, le chef de l'Etat a précisé que les experts disposent "en principe", d'un délai d'"un mois et demi de sorte que, dès que les citoyens approuveront comme nous le souhaitons la nouvelle Constitution via le référendum, nous commencerons immédiatement après à préparer les élections". Abdelmadjid Tebboune a ajouté que le but était de doter le pays d'institutions crédibles. "Il faut que la représentation nationale soit réelle, avec des prérogatives élargies (...)", a insisté le chef de l'Etat qui indique que "rien ne pourra se faire avec des institutions qui manquent de crédibilité". En attendant, Abdelmadjid Tebboune a admis que le pays n'était pas encore en démocratie qu'il faut "consolider", ce qui l'oblige à "intervenir personnellement" parfois pour gérer certaines situations. Avec cet agenda, le dernier trimestre de l'année en cours sera chargé politiquement. Référendum populaire sur la révision constitutionnelle, adoption d'une nouvelle loi électorale et élections législatives anticipées. Difficile de tenir un tel pari dans un délai aussi court. Toujours au volet politique, le chef de l'Etat a, une nouvelle fois, réfuté l'existence d'atteintes à la liberté de la presse. Pour lui, Khaled Drareni, condamné à deux de prison ferme, n'est pas jugé en sa qualité de journaliste. "J'ai déjà eu à le déclarer, et le ministre de la Communication également, qu'il ne s'agit pas là d'une affaire de délit de presse", a-t-il indiqué. On "ne peut pas trancher de l'inexistence de la liberté d'expression dans un pays en raison d'une personne impliquée dans une affaire n'ayant aucune relation avec la presse", a-t-il indiqué en réponse aux critiques des ONG. Il s'en prendra particulièrement à l'organisation Reporters sans frontières (RSF), qu'il accuse de vouloir "déstabiliser" le pays. Il rappellera que le pays dispose de 180 journaux et qu'aucun "journaliste n'a été inquiété pour ses écrits". Rentrée scolaire : le doute plane Evoquant la rentrée scolaire sur laquelle plane le doute et qui préoccupe sérieusement le gouvernement et inquiète les parents d'élèves, Abdelmadjid Tebboune a renvoyé la balle au Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie. Tout dépendra, en effet, de l'évolution de la situation sanitaire. "Concernant la rentrée scolaire et universitaire, la réponse ne peut être que scientifique. Il ne s'agira pas d'une décision autoritaire", a indiqué le chef de l'Etat. "Il ne faut pas oublier que certains pays, y compris en Europe, ont été contraints de refermer les écoles après les avoir ouvertes. D'autres ont été contraints de retourner au confinement, ce qu'il nous faut absolument éviter (...)", a-t-il encore argumenté. "L'Algérie a opté pour une politique qui privilégie la santé du citoyen au détriment de l'économie", a-t-il ajouté, tout en précisant que, désormais, il "n'y aura pas de rentrée universitaire unique", mais que chaque institution universitaire agira en fonction de ses moyens. Sur le plan diplomatique, le chef de l'Etat a rappelé que l'Algérie n'avait pas l'intention de normaliser ses relations avec Israël. "(...) Je ne pense pas qu'il y aura une solution dans cette région sans la résolution de cette question qui doit être la proclamation d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale", a-t-il tranché. Le chef de l'Etat a également plaidé pour "une solution sous l'égide de l'ONU en Libye" et réclamé "une courte transition avec un président civil" au Mali, deux conflits dans lesquels l'Algérie compte jouer un rôle.