L'Iran a affirmé hier avoir remporté une "victoire" contre les Etats-Unis après l'échec du président américain Donald Trump à obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies le retour des sanctions onusiennes contre Téhéran. "La nation iranienne a remporté un grand succès politique, juridique et diplomatique aux Nations unies. La raison de cette victoire réside uniquement dans l'adhésion et la résistance du peuple", a déclaré le président iranien Hassan Rohani en conseil des ministres. "La grandeur de l'Amérique s'est effondrée (tout comme) l'hégémonie mondiale dont ils pensaient disposer", a ajouté M. Rohani dans cette allocution retransmise à la télévision. En mai 2018, M. Trump a sorti unilatéralement les Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Cet accord offre à Téhéran un allègement des sanctions internationales prises à son encontre en échange de garanties iraniennes – vérifiées par l'ONU – destinées à prouver que la République islamique ne cherche pas à se doter de l'arme atomique. En sortant de ce pacte, Washington a réimposé de lourdes sanctions économiques contre Téhéran qui ont plongé l'économie iranienne dans une récession sévère dont le pays peine à sortir. Pis encore, Washington a entrepris une manœuvre baroque au Conseil de sécurité en août, destinée à réimposer contre Téhéran l'ensemble des sanctions onusiennes levées par l'accord de Vienne. L'argumentaire juridique des Etats-Unis, reposant sur l'affirmation qu'ils seraient toujours "participants" à un accord qu'ils ont dénoncé, a été rejeté par le Conseil de sécurité et les Etats-Unis sont pratiquement seuls aujourd'hui à affirmer que ces sanctions ont été rétablies et s'appliquent au monde entier. Tout en dénonçant "les violations" à l'accord de Vienne "commises" selon lui "par l'Iran", le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU que la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni (parties à cet accord), n'avaient aucune intention de "transiger" face à Washington sur leur refus de soutenir un rétablissement des sanctions de l'ONU contre l'Iran.