En sus du fonds hérité de la période coloniale, l'établissement s'approvisionne pour ses pièces dans différents autres musées et, aussi, en lançant des appels en direction de particuliers à travers la radio et la presse écrite. Voilà un endroit à visiter. Le musée national de la Protection civile, créé sous l'impulsion du directeur général, Mustapha El-Habiri, en mars 2004, occupe un petit pavillon discret de la direction générale à Hydra, sur les hauteurs d'Alger. “Beaucoup de gens ne savent pas qu'il existe”, observe la directrice, Kahina Boughida. Pourtant, on peut y découvrir de très belles pièces de collection : des pompes à bras datant du XIXe siècle, des reproductions de guérites ottomanes qui remontent au XVIe siècle, des canons-lances dont le modèle a servi lors de la guerre arabo-israélienne de 1973, des statuettes du XVIIe, un camion-citerne sorti de l'usine en 1927 et qui démarre toujours au quart de tour... Le musée accueille le public gratuitement tous les jours ouvrables. Et les enfants y reçoivent chaque lundi et jeudi après-midi des cours de prévention. “Nous en avons reçus 30 000 depuis l'ouverture du musée”, note avec satisfaction la directrice. En sus du fonds hérité de la période coloniale, l'établissement s'approvisionne pour ses pièces dans différents autres musées et, aussi, en lançant des appels en direction de particuliers à travers la radio et la presse écrite. “Ce n'est pas une tâche facile”, relève la directrice qui prend également le soin d'entretenir des contacts avec les brocanteurs de Oued K'niss, à l'est d'Alger, chez qui on peut parfois tomber sur des pépites. En témoigne ce casque de protection provenant de Philippeville (Skikda) qui date de 1889, acheté à un brocanteur à 100 DA ! Après plus d'une année d'existence, le musée s'apprête à élargir aussi son champ d'action. “Nous envisageons d'ouvrir des annexes dans différentes wilayas”, indique encore la directrice. Pour ce qui est du personnel, on a préféré puiser à l'intérieur du corps de la Protection civile. “Nous avons formé des sergents et des caporaux pour exercer comme guide”. Sur les murs tout bariolés du musée, certaines fresques ont même été réalisées par des soldats du feu. Qui a dit que les pompiers n'étaient pas des artistes ? D. B.