Résumé : Fadhéla a l'impression d'être nue. Rédha tempère les choses, lui expliquant que Saïd était au courant des problèmes qu'ils ont eu lors de leur lune de miel. Elle ne pourra plus le regarder en face. Lorsque Nedjma l'apprend, elle lui conseille de mettre de côté tout ce qui pourrait gâcher son mariage. Elle doit l'aider à reprendre en main sa vie... - Yemma, dis-moi, ça t'a plu ? demande Rédha, tout en passant un bras autour de ses épaules, plus affectueux que jamais. - Ouiii ! répond Nedjma, qui ajoute : - Je regrette qu'on n'en fasse pas autant dans notre pays. Avec un peu de volonté, le tourisme pourrait attirer du monde de tous les continents. Nous avons des atouts. Notre pays est grand et on a autant de belles plages que de massifs montagneux pour les amoureux de la nature. Il y a tant d'endroits à visiter que les touristes reviendront plusieurs fois. Notre pays a mille facettes et est si riche culturellement. Nos traditions et nos coutumes les laisseront sans voix. Sans parler des bons plats traditionnels. - Hum ! ça donne envie, plaisante Rédha, avant de reconnaître qu'elle a raison. Dommage, c'est vraiment dommage. Rares sont les cafés qui ont des toilettes. Les clients peuvent juste consommer. S'ils ont un besoin, ils doivent rentrer chez eux. Au pays, dès la tombée de la nuit, tout ferme. Tu ne peux même pas manger une glace le soir. Tu ne trouveras ni salon ni restaurant. Comme tu le vois, ici, la ville veille. Elle s'anime. Chez nous, il n'y a rien. Tout est mort là-bas. - C'est pour cela que tu ne voulais plus rentrer après tes études ? l'interroge-t-elle. L'autre fois, tu disais penser revenir si tu trouvais un bon poste. - Yemma, c'est vrai, j'en ai parlé. Je suis bien quand je suis avec vous. Mais franchement, là-bas, à part la famille, rien ne donne envie d'y rester. On étouffe. Pas d'avenir, pas de liberté, pas de droits... Yemma, pourquoi ne resterais-tu pas vivre ici ? demande-t-il, très sérieux. Tu prends de l'âge et tu es seule. Samra ne peut pas abandonner son foyer à chaque fois qu'elle le veut. - Mon fils chéri, je ne peux pas. C'est vrai, ici, tout est beau et la vie semble plus douce. J'ignore si tu me croiras, mais l'odeur du pays me manque déjà. - Tu veux dire... l'odeur des poubelles éventrées par les chats, des égouts... - Tu peux en rire, mais le pays me manque vraiment, lui confie-t-elle. Je ne suis là que depuis dix jours mais il me semble qu'une éternité est passée depuis mon arrivée. Je voudrais rentrer. - Ah non ! Je me suis habitué à toi. Si tu m'écoutais pour une fois dans ta vie, tu accepterais ma proposition, la prie-t-il. Je suis seul ici. Nedjma le pince au bras. Elle lui montre du nez Fadhéla qui cherchait des souvenirs pour sa famille. - Mais qu'est-ce qui te prend ? Tu t'es marié. Elle est là et ne repartira pas avec moi. Elle va te combler. Il ne te manquera rien. Même si elle est plus jeune que toi, la vie au pays l'a fait mûrir. Elle est quelqu'un de responsable. À vous deux, la vie sera plus facile. Rédha soupire, tout en secouant la tête. - On vivra avec Saïd, dit-il. Ces derniers jours, il va chez son amie pour nous laisser seuls, mais il reviendra. - Mon fils, ce n'est pas sérieux. S'il a une amie, pourquoi ne vivent-ils pas ensemble ? Il a une mauvaise influence sur toi. Vous ne travailliez pas et vous passez votre temps à boire et à traîner à la maison. Fadhéla s'est tapé le ménage, chaque matin, pour que cela ressemble à un foyer. Tu dois te séparer de lui et louer ailleurs, même un petit studio, insiste sa mère. Ta femme est avec toi. Elle est de nature réservée. Pour votre bien, n'attends plus. Commence ta recherche et trouve-toi un boulot, même si ce n'est pas dans ton domaine. Ou ai-je tort ? Rédha affirme que non. - Tu as toujours raison. Je m'y mets dès ce soir, promet-il. Mais tu restes avec nous jusqu'au dernier jour. Nedjma accepte mais dans le seul but de voir comment vont évoluer les choses. Elle ne peut pas partir avant... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.