Un projet de rénovation de la place centrale de la commune de Beni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès, ne semble pas être du goût des habitants qui dénoncent "un gaspillage" de l'argent public dans un projet qui n'est, soutiennent-ils, ni prioritaire ni utile. "Une partie de la placette du centre-ville de Beni Amrane a été déjà rénovée en 2003 et une autre partie a été refaite il y a à peine quelques années, et voilà qu'un autre budget de 4 à 5 milliards de centimes est consacré à la rénovation de la même placette. Nous ne sommes pas contre l'aménagement, mais y en a marre des démolitions et reconstructions alors que les priorités sont ailleurs", a pesté Mohamed Charef, un des citoyens qui se sont présentés à notre bureau. Pour lui, les priorités sont les cantines scolaires, la passerelle de la voie ferrée, l'électrification de certains villages, des assainissements et des problèmes de raccordement à l'eau potable qui ne sont pas encore réalisés. "Le Premier ministre a déclaré récemment que le temps du bricolage et de la réfection des trottoirs est révolue, mais voilà qu'à Beni Amrane on continue à le faire au moment où les zones d'ombre, comme les dirigeants les appellent, manquent de tout", a encore dénoncé notre interlocuteur qui cite, entre autres, l'école Chalal qui compte plus de 800 élèves et dont la cantine scolaire n'est plus fonctionnelle depuis le séisme de 2003 et qui attend toujours sa réfection ou son remplacement par une nouvelle. "La passerelle traversant la voie ferrée pour se rendre à la gare est devenue un véritable danger, notamment pour les personnes âgées, à cause de ses marches qui sont devenues complètement lisses, et les chutes de personnes sont monnaie courante", explique-t-il. Pour sa part, l'Organisation des enfants de chouhada de cette même commune a saisi le wali pour empêcher la démolition et le déplacement du monument des Martyrs, érigé sur cette même placette du centre-ville, mais visiblement sans succès. Selon le représentant de cette organisation, les travaux ont malheureusement été entamés cette semaine en dépit des nombreux courriers adressés aux autorités. "Il est inconcevable dans la situation actuelle marquée par la rareté des financements d'envisager une démolition du monument des Martyrs et de dépenser des sommes astronomiques pour en construire un neuf. Cela relève de la dilapidation de l'argent public", ont déjà prévenu les enfants de chouhada en 2018 dans un courrier adressé à leur président d'APC.