Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a levé hier la suspension du Mali de l'organisation continentale, imposée le 19 août au lendemain du coup d'Etat ayant renversé le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta. "Le Conseil de paix et de sécurité, au vu des récents développements politiques positifs, décide de lever la suspension qu'il avait imposée contre le Mali. À cet effet, la République du Mali est autorisée à participer pleinement à toutes les activités de l'Union africaine", a écrit l'organe de sécurité de l'UA sur son compte officiel twitter. Ces dernières semaines, les colonels qui ont renversé le président Keïta le 18 août, officiellement sans effusion de sang, se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d'une période de transition d'une durée maximale de 18 mois. Comme le réclamait la communauté internationale, ils ont désigné un civil, Bah Ndaw, pour présider cette transition et ont renoncé à ce que son vice-président, qui n'est autre que le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, puisse le remplacer en cas d'empêchement. Le 6 octobre, au lendemain de la formation d'un gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane, un diplomate de carrière, avec des militaires aux postes-clés, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait levé de son côté les sanctions qu'elle avait imposées au Mali. Les dirigeants de la Cédéao avaient indiqué "prendre en compte" des "avancées notables vers la normalisation constitutionnelle" pour lever ces sanctions, au premier rang desquelles un embargo commercial et financier, imposées au Mali le 20 août. À Bamako, le nouveau gouvernement a été formé après des consultations avec la classe politique et les organisations de la société civile, qui demeurent toutefois prudentes en attendant la tenue de nouvelles élections devant sortir le pays de l'impasse politique et poursuivre également la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation dans le nord du Mali.