Le rassemblement hebdomadaire de soutien au journaliste incarcéré, Khaled Drareni, s'est tenu hier à la maison de la presse Tahar-Djaout d'Alger. Comme à l'accoutumée, ils étaient plusieurs journalistes, militants, avocats et responsables politiques à répondre, encore une fois, à l'appel du comité de soutien au journaliste pour exiger sa libération. C'est vers midi que les manifestants, rassemblés à l'intérieur de la Maison de la presse, ont déployé leurs banderoles et brandi leurs pancartes appelant au respect de la liberté de la presse, à la libération de Khaled Drareni et des autres détenus politiques. "Khaled est un journaliste professionnel", n'a cessé de crier la foule, précisant que l'emprisonnement du journaliste "est une atteinte à la liberté d'expression", pourtant "garantie par la Constitution". Durant près de deux heures, les dizaines de manifestants ont appelé, également, "à une période de transition", à travers laquelle, "le peuple décidera de son avenir". "Quand la liberté meurt, la parole s'enterre", a écrit un manifestant sur une pancarte. Les manifestants ont dénoncé les arrestations des activistes et ont appelé à la libération des détenus qu'ils considèrent être "des otages" dans les geôles du pouvoir. "Algérie libre et démocratique", "Le journalisme n'est pas un crime", "Abdelkrim Zeghilèche est un journaliste libre", "Drareni est un journaliste et non un informateur", "On va poursuivre le combat pour les libertés", "Pour un Etat civil", "Libérez le journalisme, libérez la justice", "Pas d'élections"..., tels sont les slogans scandés par les manifestants qui se sont donné rendez-vous pour la semaine prochaine pour une action similaire. "Tant que notre confrère Drareni est en prison, nous viendrons exprimer notre soutien et notre solidarité avec lui, et ce, jusqu'à sa libération", ont-ils dit. Rappelons que Khaled Drareni a été incarcéré une première fois le 7 mars 2020 après avoir couvert une manifestation du mouvement populaire à Alger. Il sera libéré, mais placé sous contrôle judiciaire quelques jours plus tard, avant sa mise sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M'hamed. Il est accusé d'"incitation à attroupement non armé" et d'"atteinte à l'unité nationale". Son procès a été programmé le 10 août dernier, lors duquel il a écopé de trois années de prison ferme et de 50 000 DA d'amende. Lors du procès en appel le 15 septembre dernier, Drareni sera condamné à deux ans de prison ferme qu'il purge depuis à la prison de Koléa, dans la wilaya de Tipasa. À noter également que depuis son incarcération, l'élan de solidarité avec le détenu s'élargit. Plusieurs actions de soutien en sa faveur ont lieu à travers plusieurs capitales occidentales. Des militants politiques, des avocats, des syndicalistes, des artistes et des journalistes se solidarisent avec le détenu et exigent sa libération. Plusieurs pétitions de soutien ont été également signées par des journalistes et des intellectuels de plusieurs pays.