Un rassemblement de soutien au journaliste Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme, a été tenu, hier, en milieu de journée, devant la Maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. Dans la matinée, un autre journaliste, Abdelkrim Zeghileche, a été condamné à deux ans de prison ferme à Constantine. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Quelques dizaines de journalistes, d'activistes et d'anciens détenus du mouvement populaire, dont la militante Amira Bouraoui, ont organisé un sit-in de soutien au journaliste Khaled Drareni, condamné à une lourde peine de trois ans de prison ferme par le tribunal de Sidi-M'hamed pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale ». Munis de pancartes et de portraits du détenu de la prison de Koléa, dont la condamnation a provoqué une avalanche de réactions de désapprobation et d'indignation, les protestataires ont dénoncé la détention « arbitraire » du journaliste, exigeant sa libération sans conditions. Les manifestants ont appelé à la libération de tous les détenus du Hirak et au respect de la liberté de la presse. Dans la matinée de la même journée d'hier, une mauvaise nouvelle en provenance de Constantine a scandalisé les journalistes et défenseurs des droits de l'Homme. Le journaliste et activiste Abdelkrim Zeghileche a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Il est accusé « d'atteinte à la personne du président de la République et publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l'unité nationale », a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), rappelant que ce journaliste a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Ziadia et se trouve à la prison de Koudia depuis le 23 juin dernier. Cette condamnation a suscité plusieurs réactions dont celle de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), aile Zehouane. Dans un communiqué signé par son vice-président, Saïd Salhi, cette organisation s'est indignée contre « une lourde peine qui s'ajoute à celle de Khaled Drareni et qui allonge tristement la liste des journalistes emprisonnés. Pourtant, le délit de presse est abrogé par la loi et malgré le large élan de solidarité nationale et internationale qui s'exprime ces jours-ci en faveur des journalistes emprisonnés et lourdement condamnés, le verdict d'aujourd'hui sonne comme un message qui installe la menace contre la presse libre et les journalistes indépendants ou toute voix discordante et ce, après un Hirak de plus d'une année qui a amplement exprimé la quête d'une Algérie effectivement nouvelle ancrée dans la liberté, les droits de l'Homme et projetée dans une démocratie réelle », a souligné la ligue. Appelant à la libération du journaliste et des autres détenus du mouvement populaire, la Laddh a tenu à appeler « les autorités politiques et judiciaires au respect des libertés fondamentales ; d'expression, de presse et de parole garanties par la loi nationale et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie ». Le CNLD a annoncé, en outre, que la demande de liberté provisoire de Walid Kechida a été rejetée par le tribunal de Sétif, précisant que sa détention provisoire a été prolongée de 4 mois supplémentaires à compter du 27 août. Quant au militant de Bab-el-Oued, Mohamed Tadjadit, arrêté avant-hier par des agents de sécurité en civil à Aïn Taya, la même source a affirmé qu'il était, jusqu'à hier soir, au Commissariat central d'Alger, ajoutant qu'aucune information sur sa présentation devant le procureur n'était disponible. K. A.