La corporation, les avocats et des militants politiques ont honoré le rendez-vous hebdomadaire du lundi à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour exiger sa libération. La mobilisation pour la libération de Khaled Drareni ne s'émousse pas. Une semaine après sa condamnation à deux ans de prison ferme par la Cour d'appel d'Alger, la corporation, les avocats et des militants politiques ont honoré le rendez-vous hebdomadaire du lundi à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour exiger sa libération. Ils étaient nombreux à exprimer un soutien indéfectible au journaliste incarcéré au centre pénitentiaire de Koléa depuis le 28 mars 2020, par leur présence et leurs slogans. "Khaled sahafi machi khabardji" ; "Libérez les otages" ; "Khaled Drareni est victime d'une justice aux ordres" ; "Sahafa hourra démocratiya" (presse libre et indépendante)... ont scandé les manifestants à tue-tête pendant presque une heure. "Khaled Drareni n'a commis aucun délit. Son dossier est vide. Il a été condamné pour des considérations politiques. Sa collaboration avec un média étranger a été assimilée à une atteinte à l'intégrité du territoire national". a attesté Me Mustapha Bouchachi, membre du collectif de défense. "Il y a un réel danger sur les libertés. J'ai peur pour l'avenir de l'Algérie", a-t-il poursuivi sur un ton pessimiste. La colère apparaît également dans les propos de l'activiste Samir Belarbi, condamné à une année de prison dont huit mois avec sursis dans la même affaire que Khaled Drareni. "Encore une fois, nous nous mobilisons pour lui et pour tous les détenus d'opinion. Nous étions convaincus que le rassemblement de lundi 14 septembre était le dernier. Malheureusement, il y en aura encore d'autres après la peine qui lui a été infligée pour des faits inexistants dans le dossier. Il a été condamné politiquement avant de l'être par la justice", nous a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Nous pensions que le chef de l'Etat n'allait plus interférer dans cette affaire. Pourtant hier, il a affirmé que Khaled Drareni n'est pas journaliste. Si, il l'est. Il a couvert les événements avec professionnalisme et éthique." Selon les avocats, cette déclaration publique du premier magistrat du pays avait scellé le sort de Khaled Drareni bien avant la programmation de son procès en première instance le 3 août 2020, puis son procès en appel le 8 septembre. "Nous apportons notre soutien à la bataille pour la libération inconditionnelle de Khaled Drareni. Son affaire a dévoilé clairement que la justice est au service du pouvoir politique", s'indigne Youcef Ramdane Taâzibt, cadre dirigeant du Parti des travailleurs.