Le Salon international du livre d'Alger (Sila), annulé à cause de la pandémie de coronavirus, les éditions Barzakh ont trouvé un autre moyen pour compenser ce vide culturel. En effet, le couple Hadjadj et Hellal a lancé, du 24 au 31 octobre, une braderie de livres, une sorte de "petite fête". À propos de cette initiative qui permet aux lecteurs d'acquérir des ouvrages à petits prix en ces temps rudes, Selma Hellal nous a indiqué : "Nous portons cette idée depuis quelque temps déjà. La paralysie provoquée par la pandémie a ralenti les choses (...) Après l'annonce de l'annulation du Sila, nous avons décidé de nous mobiliser, de nous "secouer", de sortir de la léthargie mortifère dans laquelle nous sommes tous depuis des mois." Le choix d'organiser cette braderie durant la dernière semaine d'octobre n'est pas fortuit, car cette date correspond "à celle où, chaque année, se tient le Sila. Symboliquement, cela a pris tout son sens. Nous nous sommes dit que proposer une activité de cette nature, même modeste, serait une coïncidence heureuse et bénéfique pour tous, où les intérêts de tous convergeraient", a-t- elle souligné. Et d'informer : "Ainsi, le public aura l'occasion d'acquérir des livres à des prix très intéressants ; nous pourrions diminuer le stock de nos invendus et faire des ventes. Cela mettrait un peu d'animation dans les librairies et cafés littéraires, pour, modestement là encore, compenser l'absence de Sila." Afin de faire profiter le maximum de personnes, entre férus de lecture ou étudiants, cette opération a été réalisée en partenariat avec plusieurs librairies du pays. À Alger, nous retrouvons L'Arbre à dires, Kalimat, Art et lettres, la Librairie générale d'El-Biar. Aussi, la librairie Mauguin à Blida, Librairie Cheikh à Tizi Ouzou et Bookzone à Constantine ainsi qu'au niveau des associations Bel Horizon à Oran et le centre El-Amel à Mascara. "À l'origine, nous pensions nous limiter à Alger. De proche en proche, et confortés par l'enthousiasme de Omar Cheikh dont je tiens à souligner ici le compagnonnage, nous avons pensé associer quelques partenaires disséminés dans le pays", a précisé Selma Hellal. Et de poursuivre : "C'est un partenariat qui associe les librairies qui ont été les plus réactives à notre proposition mais aussi des cafés littéraires : une manière de capitaliser les liens que nous entretenons depuis des années avec ces associations, et une manière de compenser le faible maillage du réseau de librairies." Une démarche qui selon notre interlocutrice permettra au citoyen "n'habitant pas Alger – celui qui, chaque année, envers et contre tout, est prêt à se déplacer jusqu'aux Pins maritimes ! – d'avoir accès à nos livres". Concernant les titres proposés, ils sont au total une quarantaine et il y en a pour tous les goûts. On peut citer notamment des beaux-livres de Lazhari Labter et Ammar Bouras. Des romans d'Amin Zaoui, Kamel Daoud, Assia Djebar, Mathias Enard, Samir Kacimi ou encore Ammara Lakhous. Aussi sont disponibles sur les étals des nouvelles, des récits de voyage ainsi que des essais universitaires et historiques d'Alice Kaplan, Malika Rahal et des ouvrages collectifs. Au sujet des prix, il y en a pour toutes les bourses, cela varie de 200 à 1200 DA.