La médiation internationale en Guinée a "exhorté" hier les autorités guinéennes "à lever (le) dispositif" de sécurité qui empêche l'accès au domicile du chef de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, et au siège de son parti, après huit jours de violences qui ont suivi la réélection contestée du président sortant Alpha Condé. La mission des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine (UA) et de l'ONU "exhorte" dans un communiqué "les autorités guinéennes à lever ce dispositif dans la perspective d'un dialogue inclusif", au lendemain d'une rencontre avec M. Diallo à son domicile, où il affirme être séquestré depuis plusieurs jours par les forces de l'ordre. La médiation demande en outre "aux autorités guinéennes de faire en sorte que les forces de défense et de sécurité agissent avec retenue et professionnalisme dans la gestion des manifestations". Elle appelle aussi à des "enquêtes pour faire la lumière sur les violences afin de traduire les auteurs en justice". Le gouvernement guinéen a déclaré lundi soir que 21 personnes ont été tuées depuis le 19 octobre dans les violences post-électorales, dont des membres des forces de l'ordre. Les autorités avaient jusqu'à présent fait état d'une dizaine de tués, tandis que l'opposition évoque au moins 27 morts. Lors d'une conférence de presse lundi, le gouvernement a par ailleurs indiqué que plus de 240 personnes avaient été interpellées à travers le pays depuis huit jours. La médiation internationale a rencontré depuis son arrivée, dimanche, à Conakry le président Alpha Condé, des membres du gouvernement guinéen et de la Cour constitutionnelle, la commission électorale (Céni) et des ambassadeurs de pays occidentaux et africains. Selon Amnesty International, les forces de sécurité ont fait depuis une semaine un usage excessif de la force, tirant à balles réelles contre des manifestants. L'ONG a aussi condamné les coupures d'internet. M. Diallo est crédité de 33,5% des votes, selon les résultats provisoires annoncés samedi par la commission électorale (Céni), contre 59,5% pour le président sortant Alpha Condé. Le chef de l'opposition a confirmé lundi son intention d'introduire un recours contre ces résultats, entachés, selon lui, de fraudes massives, devant la Cour constitutionnelle.