Le président guinéen sortant Alpha Condé a été déclaré samedi vainqueur au premier tour de la présidentielle, une réélection contestée par l'opposition, qui compte manifester "le moment venu", mais dans l'immédiat les deux camps affichaient leur volonté d'apaisement. A l'étonnement de nombreux habitants de la capitale, rentrés chez eux par appréhension des violences post-électorales chroniques en Guinée, un calme relatif régnait samedi soir à Conakry après l'annonce des résultats. La Commission électorale a proclamé Alpha Condé élu au premier tour avec 57,85% des suffrages exprimés, soit 2.285.827 voix, devant le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, à 31,44% (1.242.362 voix), les six autres candidats étant totalement distancés. Dénonçant une fois de plus une "mascarade", M. Diallo a annoncé renoncer à saisir la Cour constitutionnelle, institution dont il conteste l'indépendance. En revanche, le chef de l'opposition a précisé qu'il appellerait, "le moment venu, les autres candidats et tous les citoyens qui sont les vraies victimes de ce hold-up électoral à organiser, conformément à la loi, des manifestations pacifiques". "En attendant, je demande à tous les Guinéens de faire preuve de retenue et d'éviter toute forme de violence", a-t-il conclu. Préventivement, le gouverneur de Conakry a exhorté la population "à la retenue, à éviter toute manifestation de joie dans la rue". Et le parti au pouvoir a appelé "ses militants à s'abstenir de toute manifestation de joie dans la rue et dans les lieux publics".