"C'est faux, puisque c'est bien après les verdicts de la CNRL et de la commission de discipline que nous avons décidé de recourir à la justice contre Rooney Eva Wankewai", assure Tahar Belkhiri. Lors de son passage vendredi matin à la radio, le président de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL), maître Hamouda, a déclaré que sa commission n'a pas tranché dans l'affaire Rooney Eva Wankewai pour la simple raison que le MCA a déposé plainte contre le joueur camerounais au niveau de la justice. "Conformément à toutes les réglementations, le Mouloudia n'avait pas à saisir la CNRL. Je peux vous dire que la direction du MCA a commis une erreur qui consiste à avoir déposé le 4 octobre dernier sa requête devant la CNRL. Encore une fois, je tiens à vous dire que personne ne met la pression sur la CNRL. Nous avons déclaré que l'affaire Rooney est certes recevable dans la forme, mais la CNRL n'était pas en mesure de trancher, car cette affaire a été portée devant des juridictions pénales compétentes. Autrement dit, le pénal tient le civil en état. Je peux vous certifier en revanche que si le MCA n'avait pas déposé plainte en civil, peut-être que le club algérois aurait eu un verdict favorable, car nous disposons d'un document émanant d'une structure officielle, à savoir la fédération camerounaise, qui certifie clairement que le certificat international présenté par Rooney est un faux", a-t-il indiqué. Réagissant à cette déclaration, le membre du conseil d'administration du MCA, Tahar Belkhiri, dément. "Maître Hamouda dit lui-même que nous avons saisi la CNRL le 4 octobre. Nous avons eu la réponse quelques jours plus tard que la CNRL n'était pas habilitée à trancher, sans aucune justification. Et quand maître Hamouda dit que c'est à cause de notre dépôt de plainte à la justice contre Rooney pour faux, usage de faux et escroquerie, il sait très bien que c'est faux, puisque que c'est bien après les verdicts de la CNRL et de la commission de discipline que nous avons décidé de recourir à la justice. Exactement le 27 octobre. C'est encore une autre fuite en avant de la part de responsables qui refusent de s'assumer alors que l'affaire est claire. Le joueur Rooney Eva Wankewai a falsifié un document et a été qualifié au MCA suite à une bévue monumentale de la FAF qui n'a pas vérifié l'authenticité de l'attestation du statut d'international fournie par le joueur étranger auprès de la fédération camerounaise, comme le stipule l'article 92 du règlement du championnat. J'ai la conviction d'ailleurs que les trois instances, CNRL, commission de discipline et celle de recours, ont été en fait instruites par les décideurs pour ne pas trancher dans ce litige afin de bloquer le MCA, notamment en ce qui concerne la qualification du joueur soudanais El-Ghorbal suite à un conflit d'intérêts", confie Belkhiri à Liberté. Les dispositions réglementaires stipulent en fait dans le chapitre 5 (enregistrement des licences), alinéa 4, que le "joueur étranger doit avoir un statut de joueur international dans son pays dans les équipes U20, U23 et A pendant au moins deux années, âgé de moins de 27 ans à la date de son recrutement (date de signature du contrat faisant foi). La Ligue de football professionnel à travers la Fédération algérienne de football adressera une correspondance à la fédération d'origine du club pour confirmer le statut du joueur à recruter". Selon une source sûre, le dossier de Rooney Eva Wankewai déposé à la LFP ne contient pas justement cette fameuse "correspondance à la fédération d'origine du club pour confirmer le statut du joueur à recruter". À noter que désormais l'affaire Rooney Eva Wankewai est entre les mains de la commission du statut du joueur de la FIFA, saisie par le joueur camerounais. À ce titre, la FIFA a saisi mercredi dernier le MCA pour préparer sa défense. Le verdict est attendu pour le mois de décembre.