Les habitants de la captaile de l‘Est du pays vaquaient normalement à leurs occupations quotidiennes profitant de cette journée fériée pour faire leurs courses. Il est 8h lorsque les bureaux de vote des centres de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, nouvelle circonscription administrative abritant le plus grand nombre de citoyens dans la wilaya de Constantine, ont ouvert leurs portes sous une surveillance renforcée des services de sécurité. Tout semble prêt pour recevoir les premiers électeurs venus voter sur la loi fondamentale. L'enthousiasme est pourtant loin d'être de mise chez les habitants de cette agglomération qui ont affiché, hier, un désintérêt total envers cette échéance. "Je ne crois plus à rien venant du pouvoir en place, je boycotte ce vote, puisque je suis certain que ma voix ne sera pas prise en compte", lance Salim, un trentenaire, rencontré, hier, à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. À quelques mètres de là, Mohamed, un vendeur dans un kiosque multiservice, assène : "Vous voulez rire ? De quel vote parlez-vous ? Nous savons tous que les résultats sont prêts à l'avance et que la réponse sera oui pour cette nouvelle Constitution. Pourquoi alors donner ma voix qui ne sera pas prise en considération ?" Même constat au centre-ville de Constantine. Rien ne laisse penser que celle-ci va abriter un référendum. C'est presque un non-événement : la circulation est des plus normales, les Constantinois vaquent normalement à leurs occupations quotidiennes profitant de cette journée fériée pour faire leurs courses. "Je ne suis pas concernée par ce référendum, la révision constitutionnelle comme voulue par le pouvoir passera quelle que soit l'adhésion de l'électorat, pourquoi devrais-je voter ?" s'interroge Leïla, une sexagénaire rencontrée hier dans la rue. Cela dit, un dispositif sécuritaire des plus dissuasifs a été déployé, notamment devant le palais de la culture Mohamed Laïd-El-Khalifa, sis en plein centre-ville de Constantine. Plus d'une dizaine d'arrestations de hirakistes, ayant tenté d'organiser une marche pour exprimer leur rejet de ce référendum, ont été opérées par les éléments de la police dans la matinée. À Constantine, ce n'est donc pas le rush sur les bureaux de vote. Même l'après-midi, l'affluence est restée timide, notamment dans la commune de Constantine et d'El-Khroub où la plupart des centres de vote visités étaient quasiment vides. Pourtant, les autorités ont fait de leur mieux pour, contexte sanitaire oblige, assurer des conditions à même de rassurer les électeurs. En effet, le chargé de la communication de la délégation de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) à Constantine, Abdelâali Largat, a assuré que ses services ont procédé à la désinfection des centres et des bureaux de vote 72 heures avant le scrutin, en sus de la mise en place des signalisations qui indiquent les points de passage pour assurer la sécurité des électeurs. Mieux, l'Anie a fourni tous les moyens de prévention pour protéger les encadreurs durant l'opération de vote comme pendant le dépouillement.