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"Beni Haroun n'est pour rien dans les glissements de terrain à Mila"
Makhlouf Boutiba, Professeur en Géomorphologie à l'USTHB de Bab Ezzouar (Alger)
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2020

Un atelier scientifique sur les glissements de terrain à Mila a récemment été tenu au centre universitaire Abdelhafid-Boussouf, en collaboration avec l'USTHB. Ayant présidé les travaux de cet atelier, le Pr Makhlouf Boutiba revient dans cet entretien sur les thèmes abordés.
Vous avez récemment présidé les travaux d'un atelier scientifique sur les glissements de terrain induits par le tremblement de terre de Mila. Quel a été l'objectif de cette rencontre ?
Les glissements de terrain ayant touché plusieurs endroits dans le monde ont causé de lourdes pertes en vies humaines et en infrastructures bâties. L'Algérie, particulièrement sa partie Nord, est annuellement touchée par des glissements de terrain dus à des facteurs divers, naturels et artificiels. Parmi les facteurs naturels, la géologie, la géomorphologie et l'hydro-météorologie sont restées jusqu'à un passé proche les principales causes déclenchant les glissements de terrain. Récemment, à Mila, des tremblements de terre de faible magnitude ont déclenché un méga-glissement de terrain unique en son genre. Les conséquences de ce nouveau phénomène sont dramatiques sur tous les plans pour les habitants du quartier El-Kherba, déclaré zone sinistrée.
À cet effet, un workshop a été organisé par le centre universitaire Abdelhafid-Boussouf, en collaboration avec l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène (USTHB), pour permettre aux chercheurs universitaires des sciences de la terre d'échanger les idées et les informations autour des mécanismes de ce phénomène et les méthodes de gestion et d'atténuation du risque naturel.
Quelle est la situation actuelle à Mila après séisme du 7 août dernier ?
Les glissements de terrain sont les traits géomorphologiques dominants dans la zone de Mila. Les principales causes de ces glissements sont les précipitations, la fonte des neiges, la pente supérieure à 12%, la lithologie (argiles). Ces glissements ont sérieusement endommagé de nombreuses infrastructures (station Naftal, cité 804-Logts, conduites d'AEP), ainsi que des réseaux routiers (contournement Est de la ville de Mila, la bretelle reliant l'université de Mila à Oued El-Atmania, la nouvelle voie rapide Ferdoua-Université de Mila), causant des charges supplémentaires dans le budget de la wilaya. Cette situation est aggravée par le méga-glissement de terrain du quartier El-Kherba, déclenché par le tremblement de terre du mois d'août dernier.
Des interrogations ont été soulevées suite au glissement de terrain de la zone d'El-Kherba. Quelle explication scientifique donnez-vous à ce qui s'est passé ?
Le 7 août 2020, un deuxième tremblement de terre d'une magnitude de 4,9 a frappé la zone de Sidi Merouane, dans la wilaya de Mila.
Ce tremblement de terre a déclenché plusieurs glissements tels que les éboulements de roches (Segdal, Seliana) et les glissements de sol (El-Kherba, Azzaba, Marchou, Segdal). Le plus important de ces glissements est celui d'El-Kherba, qui a une superficie de 1,42 km2, une longueur de 9 625 m et une largeur de 2 259 m.
L'épaisseur de la masse glissée varie entre 3,5 et 5 m. Les résultats préliminaires de l'étude que nous avons menée ont révélé que les formations argileuses du grand glissement d'El-Kherba sont soumises à une forte pression interstitielle due à la présence de la nappe phréatique. Ce glissement est causé principalement par une augmentation de la pression interstitielle due au séisme, qui a fait chuter la résistance au cisaillement des sols.

Pour répondre aux appréhensions soulevées, quel est l'impact de ce tremblement de terre sur le barrage de Beni Haroune, à Mila ?
Aprés chaque catastrophe, des polémiques jaillissent de partout ; des spécialistes et des non-spécialistes interviennent pour enrichir un débat qui est généralement spéculatif et non fondé.
Dans ce contexte, il faut laisser la place aux experts pour apporter certaines conclusions. Le séisme et le glissement d'El-Kherba susmentionnés ont fait l'objet de plusieurs interventions lors du séminaire des 21 et 22 octobre 2020.
Les résultats préliminaires indiquent que les hypothèses culpabilisant le barrage de Beni Haroun et les deux châteaux d'eau d'El-Kherba sont à écarter. Le séisme du 7 août 2020 entre dans cadre de l'activité sismique du nord de l'Algérie. Ce dernier a déclenché le méga-glissement de terrain d'El-Kherba.
Quelles sont les recommandations de cet atelier ?
Ce workshop a vu la participation de 20 chercheurs universitaires venus de plusieurs universités algériennes (Tébessa, Biskra, Guelma, Constantine, Mila, M'sila, Jijel, Ghardaïa et Alger). À la fin des débats, certaines recommandations ont été retenues à l'unanimité.
Elles sont d'ordre technique, institutionnel et académique. Leur but est la création d'une commission d'experts universitaires sous l'égide du wali ayant pour mission le suivi et l'évaluation scientifique et technique des rapports des différents laboratoires spécialisés.
Cette commission sera chargée de l'élaboration d'une feuille de route concernant le risque des glissements de terrain. Elle a également pour objectif l'élaboration d'une carte de susceptibilité aux glissements de terrain à l'échelle de la commune de Mila pour un développement durable de cette région.
Renforcer le cadre législatif algérien par une loi obligeant les communes à se doter de plans de prévention des risques naturels qui seront intégrés dans l'élaboration des PDAU et l'ouverture d'un master académique en géorisques au centre universitaire Abdelhafid-Boussouf de Mila sont les autres recommandations retenues.
Entretien réalisé par : Amor Zouikri


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